Accélérer le processus de transition en Syrie En présence de plus d'une centaine de délégations, la quatrième réunion du Groupe des amis de la Syrie s'est ouverte hier à Marrakech. Cette réunion au niveau ministériel a été entamée par la lecture d'un message royal, dans lequel le Roi Mohammed VI a demandé à la communauté internationale de prendre ses responsabilités à l'égard du peuple syrien meurtri. Il s'agit, a dit le Souverain, d'accélérer le processus de transition en Syrie pour faire cesser le cycle de violence dans ce pays et concrétiser les attentes légitimes des Syriens, et leurs aspirations à la démocratie et à la liberté. Se félicitant de ce soutien royal clair, concrétisé par l'aide que le Maroc n'a cessé d'apporter aux réfugiés syriens, réfugiés que le Souverain vient d'honorer à travers une visite hautement symbolique dans les camps installés en Jordanie, le chef de la Coalition nationale syrienne (CNS, Ahmed Moaz Al-Khatib a appelé la communauté internationale à «adresser un message fort au régime (syrien) en place à Damas, en reconnaissant la CNS et en lui conférant toutes les prérogatives en résultant». La CNS est un organe mis en place le mois dernier à Doha (Qatar) et qui regroupe désormais sous une seule bannière toutes les factions de l'opposition syrienne. Cette coalition vient d'être reconnue par l'Union européenne et les Etats-Unis comme le représentant légitime du peuple syrien. Une décision que la Conférence de Marrakech a fait sienne, mercredi, puisque le Groupe des amis de la Syrie a reconnu officiellement reconnu la CNS comme représentant légitime du peuple syrien. C'est forte de cette reconnaissance internationale que la CNS a demandé aux participants de la conférence de Marrakech de faire en sorte, dorénavant, que toutes les aides humanitaires et financières destinées à la Syrie doivent désormais transiter par la CNS. Et ce, à travers un fonds de soutien ouvert, destiné dans l'immédiat à aider le peuple syrien et à reconstruire, à long terme, ce pays dévasté par plus de 20 mois de guerre civile. Une guerre que d'aucuns prévoient qu'elle finira par déboucher, dans les plus brefs délais, sur une transition démocratique. Ainsi, et selon le secrétaire d'Etat adjoint américain, William Burns, présent à Marrakech, la transition interviendra rapidement en Syrie «d'une manière ou d'une autre». C'est pourquoi, il a appelé à la mise en place immédiate d'un gouvernement transitoire syrien, afin que la relève puisse être assurée dans la douceur après le départ du régime de Bachar El Assad. Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a pour sa part déclaré que les tout prochains mois seront décisifs en Syrie. Car, a-t-il dit, ou bien une transition politique pacifique sera rapidement opérée dans le cadre d'une concertation entre la communauté internationale et les factions syriennes, ou bien le pays sombrera davantage dans la guerre civile. Dans ce cadre, il préconise d'accentuer la pression politique et militaire sur le régime de Damas en vue de déboucher sur un rapide happy-end. Pour son homologue turc, Ahmet Davutoglu, «le pouvoir syrien s'est empêtré dans une crise dont il ne peut plus sortir, après avoir rejeté toutes les propositions de réforme et opté pour la solution sécuritaire». C'est pourquoi le ministre turc des Affaires étrangères conçoit que l'unique solution à la crise syrienne consiste à renforcer la pression régionale et internationale sur le régime de Damas. Selon lui, «la rupture entre le peuple et le régime syriens est consommée, et par conséquent ce dernier a perdu toute légitimité et pourrait être tenu pour responsable de crimes contre l'humanité».