Pour un partenariat d'exception Les hommes d'affaires français seront nombreux à participer à la haute réunion mixte franco-marocaine (RHN), prévue les 12 et 13 décembre à Casablanca et Rabat, pour prospecter de nouvelles opportunités d'affaires dans le Royaume dans le cadre d'un «partenariat d'exception», assure le MEDEF International, réseau mondial du patronat français. Dans le cadre du Club de Chefs d'entreprise France-Maroc, MEDEF International et son homologue marocain la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) auront à cette occasion «une rencontre exceptionnelle et de haut niveau», avec les deux chefs de gouvernements français et marocain et leurs ministres, mercredi à Casablanca sur le thème: «Maroc-France: un partenariat d'exception au service d'une compétitivité partagée». La réunion sera coprésidée, côté marocain, par M. Mohamed El Kettani, président directeur général d'Attijariwafa Bank et Mme Saïda Lamrani-Karim, vice-présidente du groupe Safari, et du côté français par MM. Jean-René Fourtou et Bruno Cotte, respectivement président du Conseil de Surveillance de Vivendi, le géant français de la communication et du divertissement actionnaire de Maroc Télécom, et directeur général adjoint international de l'équipementier aéronautique Safran. «Cette rencontre de haut niveau doit être l'occasion pour les chefs d'entreprise français de rencontrer leurs homologues marocains ainsi que les membres des gouvernements des deux pays pour échanger sur les projets et la compétitivité du partenariat franco-marocain», a assuré Thierry Courtaigne, vice-président et directeur général du MEDEF International. Elle intervient en marge de la 11e Rencontre Intergouvernementale de Haut Niveau destinée à «faire le point sur le partenariat d'exception qui unit la France au Maroc et de tracer des perspectives nouvelles de coopération pour l'avenir». Celle-ci «sera particulièrement importante pour les relations franco-marocaines au niveau des entreprises car il s'agit de la première du genre depuis la nomination d'un nouveau gouvernement en France et au Maroc», a souligné M. Courtaigne. Aussi la réunion d'affaires sera-t-elle, selon lui, l'occasion de «capitaliser avec les ministres marocains sur les échanges qui ont eu lieu à Rabat en mars 2012 pour assurer le suivi des propositions avancées par les différents groupes de travail pour améliorer la compétitivité et l'environnement des affaires» et d'«approfondir les principaux éléments mis en avant par les entreprises» dans ce sens. De même, elle doit permettre aux hommes d'affaires français de «prendre connaissance des nouveaux projets et proposer des perspectives pour l'avenir» dans des secteurs à fort potentiel au Maroc: infrastructures, transport et énergie, partenariats publics privés, tourisme, off-shoring, agriculture et agro-business, aéronautique et automobile, et ressources humaines et formation. A l'instar de Vivendi et Safran, d'autres grands groupes français, relevant des différents domaines d'activités cités et autres, seront représentés par leurs patrons ou leurs représentants à la réunion de Casablanca. C'est le cas notamment des constructeurs ferroviaire ALSTOM, automobile Renault et aéronautiques AIRBUS et EADS, de l'équipementier aéronautique THALES, des spécialistes de l'hôtellerie Accor et Club Méditerranée, des groupes bancaires BNP PARIBAS et Société Générale, ou encore EDF Energies Nouvelles et GDF SUEZ pour le secteur énergétique, LESIEUR pour l'Agro-alimentaire, ORANGE pour la téléphonie, ALLIANZ pour les assurances et RATP pour les transports publics. L'un des thèmes principaux du Club des patrons marocains et français concerne la compétitivité globale (coût et hors coût) du Maroc dans son ensemble (coût de la main d'œuvre, de l'énergie, de la formation, de l'enseignement du français, de la logistique, co-localisations et coproduction, recherche & développement, innovation, stratégie de développement vers l'Afrique subsaharienne). A cet égard, les responsables français avaient déjà explicité le nouveau concept de colocalisation que compte défendre à Rabat le premier ministre français, Jean-Marc Ayrault à l'occasion de la haute réunion mixte franco-marocaine qu'il coprésidera avec le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane. Elle est présentée comme une alternative innovante aux délocalisations «douloureuses» d'entreprises françaises hors de l'Hexagone. Les partenariats de co-localisation sont destinés à créer des chaînes de valeurs partagées entre le Maroc et la France, sans pour autant affecter la stabilité du marché de l'emploi en France, qui plus est, dans un contexte de crise et sans générer non plus des emplois de seconde zone pour les jeunes marocains. Jean-René Fourtou, président du conseil de surveillance de Vivendi, s'inscrit dans la même logique de continuer à renforcer et diversifier la présence des entreprises françaises au Maroc, lorsqu'il met en avant le caractère «irréversible» de cette présence, puisque 38 sociétés cotées au CAC 40 (indice boursier de Paris) sont implantées dans le Royaume. Un autre thème non moins important de la réunion du Club de Chefs d'entreprise France-Maroc, a trait à la question de l'environnement des affaires, avec un focus sur le statut avancé du Maroc auprès de l'Union européenne, les enjeux d'attribution des marchés publics «du moins disant au mieux disant», les compétences marocaines, l'exécution des décisions de justice, les délais de paiements, les problèmes de bureaucratie, les transferts. La France est le principal partenaire économique et commercial du Maroc qui demeure le premier destinataire de ses investissements privés sur le continent africain, avec 750 filiales d'entreprises françaises implantées sur son sol, représentant quelque 120.000 emplois.