Le Maroc toujours en lice pour un siège Rien n'est encore perdu pour le Maroc afin d'obtenir un siège au Conseil des droits de l'homme des Nations unies (CDH-ONU). La candidature qu'il a présentée en mars dernier pour y siéger ne concerne pas la période 2013-2015 mais plutôt la période 2014-2016. Selon le ministère des Affaires étrangères et de la coopération, l'information diffusée par certains médias, d'après laquelle le Royaume aurait perdu sa qualité de membre du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU est «dénuée de tout fondement». Elle verse même dans l'intox des adversaires de l'intégrité territoriale du Royaume, à qui la candidature du Maroc au CDH-ONU fait déjà peur, selon des observateurs. Réagissant lundi à ces allégations, le ministère des Affaires étrangères et de la coopération a rappelé que le Royaume a déjà été membre de ce Conseil pour la période 2006-2007 et qu'il n'en fait pas partie pour le moment. Et le ministère de préciser que le Royaume avait présenté officiellement sa candidature pour devenir membre du Conseil des droits de l'Homme pour la période 2014-2016 lors de la 19e session du Conseil, tenue en mars 2012, comme cela a été rappelé lors de l'examen périodique universel du rapport national du Maroc lors du deuxième cycle, en mai 2012, et lors de la séance d'adoption finale de ce rapport, en septembre dernier. Le Maroc n'était donc pas concerné par les candidatures qui ont été présentées au Conseil, en novembre dernier, pour en devenir membre pour la période 2013-2015, ajoute la même source. Il est à rappeler qu'au terme des élections de l'Assemblée générale des Nations unies, qui ont eu lieu le 12 novembre dernier, cinq pays africains ont été élus membres du Conseil des droits de l'homme de l'ONU au nom de leur groupe. Il s'agit de la Côte d'Ivoire, du Gabon, de l'Ethiopie, de la Sierra Leone et du Kenya dont le palmarès démocratique est loin d'être convaincant. Certains journalistes peu inspirés ou de mauvaise foi y ont vu même une défaite de la diplomatie marocaine. Le Pakistan, le Japon, le Kazakhstan, les Emirats arabes unis et la république de Corée ont été également élus au Conseil pour le groupe d'Asie, l'Estonie et Monténégro pour le groupe d'Europe de l'Est, l'Argentine, le Brésil et Venezuela pour l'Amérique du Nord et les Caraïbes et enfin l'Allemagne, la Grèce, l'Irlande, la Suède et les Etats-Unis pour le groupe d'Europe occidentale et d'autres pays. Les pays élus auront à servir dans le Conseil durant un mandat de trois ans, qui commencera le 1er janvier 2013. Au cours de cette session, les Etats-Unis ont été élus à la tête du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, au terme d'un scrutin très disputé pour les sièges réservés au groupe des pays occidentaux et ce devant l'Allemagne, l'Irlande, la Grèce et la Suède. L'élection de nombre de pays, où les violations des droits de l'homme sont monnaie courante, a été fortement contestée par plusieurs groupes de défense des droits de l'homme, qui dénoncent des ententes passées entre les pays membres de l'ONU pour que l'Assemblée générale élise des Etats dont le bilan en termes de respect des droits de l'homme est très contestable. Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies compte 47 Etats membres, élus pour trois ans. L'effectif est renouvelable par tiers tous les ans. La constitution du Conseil est fonction de la composition géographique de l'ONU et les sièges sont répartis par zones. Conscient de cette situation, le gouvernement marocain s'est engagé à redoubler d'efforts pour mieux entretenir l'image du Royaume dans les rapports internationaux. Pour ce faire, le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane a annoncé, vendredi dernier, devant la Chambre des Conseillers à Rabat, la mise en place d'un comité chargé du suivi de l'image du Maroc dans les rapports internationaux sur différents aspects. Selon le chef du gouvernement, le respect et la promotion des droits de l'homme aux niveaux politique, économique, social et culturel est un engagement irréversible. Le gouvernement est déterminé à honorer ses engagements internationaux à travers l'adhésion du pays aux différentes conventions des droits de l'Homme et aux protocoles annexes, a-t-il dit. La nouvelle Constitution du pays a en effet donné une nouvelle impulsion aux droits de l'homme au Maroc et permis l'ouverture d'une série de chantiers de réformes nécessaires sur les plans législatif, judiciaire, économique et social. A l'issue d'une mission de huit jours au Maroc en septembre dernier, M. Juan E. Méndez, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, avait rendu hommage aux efforts déployés au Maroc, estimant qu'une véritable culture des droits de l'homme était en train de naître dans le Royaume et que la création dans ce pays d'un Conseil national des droits de l'homme en était la preuve. Il avait précisé dans ce sens que «la situation concernant la pratique de la torture s'est globalement améliorée par rapport aux décennies passées, lorsque les disparitions forcées, les arrestations secrètes et la torture étaient pratiquées à grande échelle». Le Rapporteur avait salué aussi les efforts des autorités marocaines pour fermer certaines prisons vétustes, en construire de nouvelles et en rénover d'autres pour y améliorer les conditions de détention.