Une grande ambition de promouvoir les prestations de soins au profit des citoyens Le secteur de la santé au Maroc connait une grande dynamique à la faveur des mesures importantes prises dernièrement visant la consécration du droit constitutionnel des citoyens aux soins et aux prestations de santé de qualité. En dépit d'un manque de cadres et des dysfonctionnements dont pâtit ce secteur vital des décennies durant, le pays est fortement déterminé à résoudre ces problématiques en vue de réduire au moins leur intensité et rétablir la confiance des citoyens dans le système de santé. L'impact de ces dysfonctionnements est perceptible à divers degrés particulièrement au niveau de la faiblesse de la couverture médicale, de la politique du médicament, de la part conséquente que supporte le citoyen dans les frais de traitement et l'achat de médicaments, outre la prévalence des maladies chroniques, graves et mentales avec les charges que ces infections sous-tendent. L'intensité de ces dysfonctionnements est illustrée par les chiffres du ministère de tutelle, faisant ressortir un accès limité des familles aux soins (1 lit pour 1000 patients), un déficit en cadres (7.000 médecins et 9.000 infirmiers), alors que l'acquisition des médicaments affiche une moyenne annuelle de 400 dh par personne. En plus de ces statistiques, le Maroc est classé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) parmi les 57 pays au monde qui connaissent un grand manque au niveau des ressources humaines. Face à cette situation difficile, il incombe aux responsables du secteur de réviser la politique sanitaire à travers l'adoption d'une approche participative avec les différents acteurs concernés pour améliorer les services d'accueil, motiver et mobiliser le staff médical, offrir des prestations de qualité et de proximité pour l'ensemble des citoyens, tout en allégeant les charges des soins. Si la réalisation de ces objectifs reste tributaire de la mise en place de politiques efficientes aux contours biens définis, la contribution du citoyen demeure essentielle pour l'assainissement du secteur. Grâce à la généralisation du Régime d'assistance médicale (RAMED), 8,5 millions de Marocains vont pouvoir bénéficier d'une couverture médicale. Le dispositif concerne 28 % de la population, dont 4 millions de bénéficiaires en situation de pauvreté absolue et 4,5 millions en situation précaire. Cent mille personnes, relevant des centres de protection sociale, des établissements pénitentiaires ou parrainées par l'Etat, sont par ailleurs considérées comme bénéficiaires légaux. Même si le RAMED a été lancé il y a moins d'un an, plusieurs acquis ont été engrangés en termes d'interventions chirurgicales onéreuses assurées au profit des nécessiteux et du nombre croissant des patients hospitalisés dans le cadre de ce système. S'agissant de la politique du médicament visant à rendre les médicaments de bonne qualité disponibles et à un coût abordable, les prix de quelque 320 médicaments prescrits contre les maladies chroniques et graves ont été réduits à hauteur de 50 %. Ces baisses ont ciblé surtout les médicaments utilisés pour le traitement des infections cancérigènes, cardiaques, gastro-intestinales, ainsi que dans la réanimation et l'anesthésie. Les mesures prises dans le cadre de la promotion de la politique du médicament portent également sur le respect des procédures de vente des médicaments, le renforcement du suivi et du contrôle, la refonte du processus de vente publique des médicaments, l'amélioration de la gestion des médicaments au sein des hôpitaux, le soutien des génériques et la sensibilisation à l'efficacité de ces produits. En milieu rural, des unités de soins ambulatoires ont été mises en place avec pour objectifs d'offrir des prestations de proximité aux populations locales et d'améliorer le cadre de travail du staff médical. Concernant la couverture médicale, le Maroc ambitionne, en mettant en place une Assurance maladie pour les couches qui n'en disposent pas (environ un tiers de la population), l'Assurance maladie obligatoire (AMO) qui profite à 34 % de la population, et le Régime d'assistance médicale (28 %), d'assurer une couverture globale en dépit des défis et des contraintes rencontrés. Les efforts sont également focalisés sur l'établissement d'une carte de santé basée sur une répartition équitable entre régions et prévoyant des mesures incitatives de nature à encourager l'engagement contractuel des médecins du privé et combler le manque accusé dans certaines zones, améliorer les prestations des services des urgences et assurer l'entretien des équipements médicaux. Nombre de programmes ont été en outre lancés dernièrement avec des objectifs bien définis. Il s'agit entre autres de la Stratégie nationale de lutte contre le Sida pour la période 2012-2016, du Plan d'action 2012-2016 pour réduire les taux de mortalité infantile et maternelle et du Programme de promotion de la santé mentale. La décision interdisant aux médecins du public d'exercer dans le secteur privé constitue également une action positive en ce sens qu'elle permettra aux citoyens de bénéficier des prestations des hôpitaux publics et de combler le déficit accusé en ressources humaines. Personne ne peut nier les dysfonctionnements patents que connait le secteur de la santé dus, entre autres, à l'insuffisance d'infrastructures et au manque des cadres, ce qui requiert un intérêt particulier de la part des responsables en consacrant au secteur les ressources financières nécessaires en vue d'améliorer l'offre de soins. A cet effet, les autorités publiques ne lésinent pas sur les moyens et sont déterminées à faire face à cette situation à travers une série d'initiatives et de programmes ambitieux visant l'amélioration des prestations offertes aux citoyens et la promotion de la situation professionnelle du personnel du secteur.