Rapprocher davantage la culture des citoyens Le ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi, a indiqué, mercredi que le plan d'action de son département au titre de l'exercice 2013 vise à consolider la politique de proximité qu'il poursuit pour rapprocher davantage la culture des citoyens, à soutenir et accompagner la création et les créateurs et à assurer l'entretien, la protection et la valorisation du patrimoine culturel matériel et immatériel du pays. Il se propose aussi d'assurer la promotion de la diplomatie culturelle et des méthodes de la bonne gouvernance dans la gestion de la chose culturelle, a souligné le ministre devant la commission de l'enseignement, de la culture et de la communication à la chambre des représentants à l'occasion de la présentation du projet de loi de finances 2013 de son département Dans le but de conférer à son projet de budget 2013 toute la performance et la rigueur requises, tel que recommandé par le chef du gouvernement, le ministère de la Culture n'a retenu dans son programme d'action que les projets qui s'inscrivent dans le cadre de la stratégie du Maroc culturel, laquelle est conforme aux dispositions de la nouvelle Constitution et de la stratégie du patrimoine 2020. En chiffres, a-t-il affirmé, le projet de budget 2013 de son département s'élève à 571.063.000 DH (354.313.000 DH pour les dépenses de fonctionnement et 216.750.000 DH pour l'investissement). Le PLF 2013 du ministère, qui n'a donc connu qu'une faible variation par rapport à 2012, a accordé au ministère 20 postes budgétaires, qui seront utilisés pour renforcer le personnel au niveau central et régional, a-t-il noté. Vaste plan d'action Dans le but de donner à la politique de proximité qu'il poursuit toute sa signification, le ministère prévoit en effet dans son plan d'action l'achèvement des travaux de construction à Rabat du musée national des arts contemporains pour 28 MDH et de l'Institut supérieur de musique et de chorégraphie pour 22 MDH. Dans le même ordre d'idées, plusieurs centres culturels ainsi que de nouvelles bibliothèques multimédia et publiques seront créés dans les villes qui en sont dépourvues. D'autres projets à caractère artistique sont également programmés par le ministère, qui est décidé à accompagner la création artistique et les artistes et à soutenir les activités prévues dans le cadre de la promotion du livre et des publications au Maroc, a-t-il dit, précisant que l'année 2013 sera en outre marquée par le démarrage de la mise en œuvre de la stratégie nationale de préservation et de valorisation du patrimoine à l'horizon 2020 et la poursuite des chantiers de restauration et de réhabilitation des monuments et des sites historiques et des médinas. Il a cité dans ce cadre une série de projets concernant notamment la Kasbah de Mehdia, les remparts de Sefrou et Essaouira, le site de Ghigha à Sidi Slimane, le site de Chellah à Rabat, la Kasbah de Gnaoua et la Zaouia de Nessak à Salé, le site de Tamocida à Kénitra, la Kasbah d'Al Ismailia à Settat et les sites d'inscriptions rupestres dans le sud du pays. Le ministre a exposé en détail les dépenses prévues pour la réalisation de ces projets, précisant que plusieurs actions seront également entreprises dans ce domaine. Pour y parvenir, a-t-il dit, le ministère compte poursuivre ses efforts de rationalisation de ses dépenses et multiplier ses initiatives pour développer les ressources du Fonds national pour le développement culturel et valoriser les ressources humaines dont il dispose à travers notamment l'organisation de programmes de formation continue et la mise à niveau des instituts supérieurs de formation. Il a en outre annoncé la prochaine mise en place d'une fondation chargée d'apporter aide et assistance aux artistes à la fin de leur carrière. Auparavant, le ministre a passé en revue les grands chantiers lancés au cours de l'année qui s'achève pour la mise en marche du Maroc culturel selon une nouvelle approche visant notamment le renforcement de l'identité nationale. Il a rappelé dans ce cadre que tous les projets réalisés par le ministère de la Culture en 2012 sont motivés par le souci de renforcer davantage la politique de proximité et de parvenir à une répartition équitable des structures et services du ministère entre les citoyens. Selon le ministre de la Culture, son département a procédé, en partenariat avec les conseils élus à Fkih Bensalah, Béni Mellal et Aït Melloul, à la mise en place de trois centres culturels, dont l'équipement, pris en charge par le ministère, s'est élevé à 13,3 MDH. Trois autres centres culturels sont en cours d'achèvement à Azrou, Fnideq et Khénifra, a-t-il dit, notant qu'il a été procédé aussi au lancement des travaux d'aménagement et d'équipement de 19 autres centres culturels dans diverses préfectures et provinces du Royaume. Rationnaliser le budget culturel Au niveau du réseau de lecture, a-t-il ajouté, deux bibliothèques multimédia ont été créées à Tan Tan et Kénitra et 6 bibliothèques dans des établissements pénitentiaires en partenariat avec la fondation Mohammed VI de réinsertion des détenus. Le coût de ces projets s'élève à 7 MDH. Selon le ministre, 17 bibliothèques publiques, dont le coût atteint 10 MDH, sont en cours de création en partenariat avec les conseils élus, alors que 60 bibliothèques ont bénéficié de soutien et de subventions (9 MDH). L'action du ministère a en outre permis au cours de cette année la mise à niveau de 5 caravanes du livre et l'ouverture d'un espace au profit des malvoyants dans des services relevant du ministère. Le ministre de la Culture a également fait état de l'achèvement des travaux de création de 6 établissements artistiques: conservatoire de musique et de danse à Oujda (30 MDH), centre d'art contemporain à Tétouan (16,4 MDH), centre des arts graphiques à Rabat (8 MDH), théâtre à Taza (10 MDH), théâtre à Mdiq (4 MDH, pour son équipement) et aménagement de la salle de Bab Laâlou (800.000 DH) outre l'entretien de trois galeries pour 150.000 DH. Six autres établissements sont toujours en chantier, dont en premier lieu le Musée national des arts contemporains et le Conservatoire national supérieur de musique et des arts chorégraphiques à Rabat. D'autres projets en chantier concernent la création d'une salle d'exposition à Kénitra (4,5 MDH), d'un conservatoire de musique à Taza (25 MDH), d'un conservatoire de musique à Rabat (40 MDH) et l'aménagement de l'église portugaise à El Jadida pour en faire un espace polyvalent (2,2 MDH). En matière d'édition, 22 revues et ouvrages ont été publiés grâce au soutien du ministère, outre l'organisation de salons régionaux et du Salon international de l'édition et du livre (SIEL : 8 MDH). Diverses autres manifestations ont été organisées cette année dont la 36e édition du prix Hassan II des manuscrits et le prix du Maroc du livre. Au niveau du théâtre, quelque 2,68 MDH ont été consacrés au soutien de la production de 16 troupes théâtrales. 14 autres troupes ont bénéficié d'un soutien de 1,14 MDH et 27 autres troupes d'une aide de 3 MDH. Au cours de cette année, il a été procédé à l'organisation de pas moins de 60 expositions d'arts plastiques et de 4 rencontres et fora sur des thèmes concernant la promotion du secteur (quelque 582 MDH pour 2013 contre la même somme en 2012) Le ministre a en outre indiqué qu'un montant de 10 MDH a été consacré au financement des festivals culturels et artistiques programmés dans les différentes régions du pays. Les activités musicales ont bénéficié au cours de l'année qui s'achève de 1,3 MDH contre 6 MDH de subventions pour l'année prochaine. Les arts plastiques ont également bénéficié de subventions du ministère de 2 MDH pour l'Amicale nationale des artistes, de 58 MDH pour des projets de 176 associations, et de 10 MDH pour les professeurs temporaires dans les conservatoires de musique. Dans le but d'entretenir, de protéger et de valoriser le patrimoine culturel matériel et immatériel, le ministère a élaboré dans le cadre de la coopération internationale une stratégie nationale à l'horizon 2020 et une série d'autres lois. Le ministre a fait état dans ce cadre du lancement des travaux de restauration des palais d'El Bahia et d'El Badiâ à Marrakech, de Hri Souani à Meknès et de création des conservations des sites historiques et des inscriptions rupestres pour un coût de 43,1 MDH. Le ministre a également passé en revue d'autres activités réalisées par son département au plan interne et externe, pour donner une nouvelle impulsion au secteur. Dans le cadre de l'élaboration de son projet de budget, le ministère de la Culture a tenu à respecter les recommandations du chef du gouvernement appelant notamment à la réduction des dépenses de fonctionnement à travers la rationalisation des dépenses liées à la gestion et l'entretien du parc automobile, la réduction des dépenses concernant l'accueil, l'hébergement, l'hôtellerie et l'alimentation, la non programmation d'aucun édifice administratif ou d'achat de véhicules, sauf en cas de nécessité justifiée et la réduction des dépenses relatives aux études.