Résolument tourné vers l'Afrique, le Maroc n'a pas lésiné sur les efforts ni sur les moyens pour favoriser l'ouverture sur les pays de l'Afrique avec lesquels il partage un espace, une histoire et un devenir communs. Les relations entre le Maroc et la République du Gabon, dont le président M. Ali Bongo Ondimba est actuellement en visite de travail au Maroc, représentent en effet un modèle en matière de coopération sud-sud. Durant la dernière décennie, ces relations qui datent de 1961 sont passées à la vitesse supérieure. Ainsi, à l'excellence des relations diplomatiques soulignée de part et d'autre et des liens de fraternité, d'amitié et de respect mutuel, venaient s'ajouter, tout au long des dernières années, des rapports économiques et commerciaux de plus en plus raffermis. Les visites successives de SM le Roi Mohammed VI au Gabon (2002, 2004, 2005 et 2006) ont donné un nouvel élan à ces rapports. La visite royale de 2005 a ainsi été couronnée par la signature d'une série d'accords de coopération et de protocoles d'entente, notamment dans les domaines de la promotion des PME et des investissements, la consolidation des structures industrielles, l'instauration de la normalisation et la promotion de la qualité des produits. En 2006, la coopération bilatérale sera étendue au secteur de la santé, avec l'inauguration par le Souverain d'un centre d'hémodialyse à Libreville, projet qui ouvrira la voie à l'échange d'expertise et de savoir-faire entre les deux pays frères en la matière. De son côté, le Président gabonais Ali Bongo, qui succède à son père Omar Bongo, décédé en juin 2009, n'a pas renoncé d'un pouce au processus de rapprochement avec le Maroc entamé par son défunt père. Quelques mois après son investiture, M. Bongo a effectué sa première visite au Maroc, en mars 2010, laquelle fut l'occasion de conclure cinq nouveaux accords de coopération couvrant les domaines de la formation professionnelle, de l'énergie et des ressources hydrauliques, des mines et des hydrocarbures, de l'environnement et du tourisme. Ces acquis, cumulés à la faveur d'une ferme volonté exprimée au plus haut niveau des deux pays amis, doivent, selon les observateurs, être mis à profit pour intensifier les relations commerciales. Selon les statistiques les plus récentes, les échanges commerciaux entre les deux pays ont été en 2009 de l'ordre de 28,37 millions d'euros, contre 42,75 millions d'euros en 2008 et 50,71 millions en 2007. Sur les six dernières années, leur volume global a enregistré une évolution annuelle d'à peine 2,16 pc alors que, durant la même période, la balance commerciale affichait, généralement, un déficit au détriment du Maroc. Cependant, les échanges entre le Maroc et le Gabon ont gagné visiblement en diversité, notamment pour ce qui est des exportations marocaines. Durant les trois dernières années, celles-ci consistaient essentiellement en produits alimentaires, produits finis, équipements industriels, fils et câbles électriques, chaussures et vêtements confectionnés. Quant aux importations, elles portaient notamment sur le bois et divers produits d'origine animale et végétale. Cela fait du Gabon le 10ème client du Maroc et le 3ème fournisseur africain. Pour que les relations commerciales entre les deux pays prennent leur envol, un projet de libre-échange et un autre sur la libre circulation et le séjour des personnes est en cours de négociation, selon des sources officielles. Dans ce processus de rapprochement politique et économique, l'éducation et la formation ne sont pas en reste. Ces deux volets figurent même parmi les formes de coopération les plus poussées. En effet, les universités du Gabon accueillent une importante communauté d'étudiants marocains et, de même, une centaine d'étudiants et d'enseignants gabonais sont formés annuellement au Maroc. Somme toute, ce ne sont pas les opportunités de coopération entre le Royaume du Maroc et la République du Gabon qui manquent. Exploitées à fond, elles sont susceptibles de faire émerger un partenariat étroit et durable qui serve les intérêts respectifs des deux pays amis, d'unir davantage leurs peuples et, pourquoi pas, inspirer d'autres pays de la région dans leur quête d'une intégration sud-sud qui s'avère, de nos jours, cruciale et incontournable.