Le budget du festival national d'Ahwach a atteint 900.000 DH Le festival national d'Ahwach est une occasion pour discuter des conditions d'exercice artistique des artistes populaires et des objectifs du ministère de la Culture dans ce cadre. Directeur de cette manifestation culturelle, artistique et patrimoniale, l'écrivain Az-Eddine Bounit nous présente, dans cet entretien, les grands axes du programme, ainsi que les moments phares de cette édition. Entretien Al Bayane : Dans quel contexte le ministère de la culture parraine le festival d'Ahwach ? Az-Eddine Bounit : Depuis 2003 on a eu l'idée d'organiser un festival d'Ahwach. Le ministre de la Culture de l'époque, Mohamed Achaari, avait une volonté infaillible, mais cela a coïncidé avec l'idée que des acteurs locaux avaient la même volonté, et il s'est avéré difficile de réconcilier les deux volontés en peu de temps. Le ministère a ainsi laissé l'initiative aux locaux. Après trois éditions, et étant donné les contraintes relatives à l'organisation et au financement, le festival s'est arrêté. Cette année, le ministère a été sollicité pour organiser et relancer ce festival. Il a été décidé ainsi de l'insérer sur la liste des festivals nationaux organisés par le ministère (Abidat rma, Malhoun, Dekka, Rwayss, Ahidous....). Qu'est que le ministère a apporté de nouveau à cette manifestation culturelle ? Outre l'intérêt accordé à la région et sa richesse patrimoniale, on a porté un grand intérêt sur l'art populaire en soi, afin d'améliorer les conditions d'exercice des artistes et de préserver cet art pour pouvoir le transmettre de génération en génération. D'ailleurs, dès l'année prochaine, il y aura deux concours, pour les grands et les jeunes, des Prix du festival réservés aux troupes bien organisées et qui apportent un plus au niveau de la créativité, pour inciter à la concurrence et à l'innovation. Quels seraient les moments phares du programme de l'édition 2012 ? Cette édition sera marquée par la présence d'une large palette des troupes de la région d'Ahwach dont Ahwach de Bouarfa, Ahwach du Souss, Ahwach d'Imin Tanout, en plus d'Ahwach d'Ouarzazate. Le programme comprend également d'autres variétés d'arts populaires invitées, comme l'Ahidous, l'Ahyad, le gnaoua, les Abidat Rma. Cette variété accompagnera les prochaines éditions, car tous les arts populaires ont un dénominateur commun. Un vibrant hommage sera rendu aux personnes ayant donné un grand apport à cet art, Hadda Hamma et Mahjoub Sanni, connu sous le nom d'Id Hajjou. Sur le plan de la réflexion, que prévoyez-vous ? Effectivement, nous voulons nous pencher sérieusement sur le patrimoine de la région, et dans ce cadre, un dialogue régional sur le patrimoine sera entamé d'Ouarzazate en présence d'élus, d'acteurs de la société civile et des représentants de l'administration,et des opérateurs économiques et sociaux. L'objectif étant de mettre en place une stratégie régionale pour la préservation du patrimoine et sa valorisation. Cet atelier sera initié sur le thème : «La culture et le patrimoine des oasis, interaction culture et nature». Le ministère pense-t-il accorder la carte d'artiste aux membres des troupes populaires ? Le ministère est en train de renouveler le cadre organisationnel de l'obtention de la carte d'artiste. Le décret relatif à cette question est sur le point de voir le jour et identifiera les conditions à même d'accorder des cartes d'artiste. Cette catégorie d'artistes est, bien sûr, parmi les nouvelles cibles de cette mesure. Le ministère, en coopération avec l'Unesco, est en train de préparer aussi un cadre pour la valorisation et la préservation des personnes ressources vivantes dépositaires d'un patrimoine artistique immatériel, et ce pour une réhabilitation matérielle et morale. Quel est le budget de cette édition 2012 ? Le budget global de l'édition 2012 est de l'ordre de 900.000 DH. Elle sera ainsi dotée d'un budget de 600.000 DH accordée par le ministère de la Culture, 150.000 DH comme contribution des Conseils locaux, à travers le Conseil provincial du tourisme (CPT), et une contribution de l'Office national marocain du tourisme (ONMT) de l'ordre de 150.000 sous forme de prises en charge.