En dépit du retard des pluies, la campagne agricole de cette année semble se dérouler dans de bonnes conditions. Elle devrait tirer profit des disponibilités hydriques en lien avec les dernières précipitations, selon les experts. D'après le ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime, le cumul pluviométrique s'est situé, au 7 décembre, à 137 mm, soit une augmentation de 30% par rapport à une année normale (105 mm) et une diminution de 26% par rapport à la campagne précédente à la même date (186 mm). En outre, cette campagne est marquée par une meilleure répartition des pluies en comparaison avec la campagne précédente, ce qui a encouragé les semis précoces qui sont déterminants pour le niveau des rendements des cultures céréalières. Pour l'heure, rien n'est encore acquis. Une générosité du ciel, les semaines prochaines, devrait cultiver l'espoir d'une campagne de bonne facture. Ceci étant, les officiels font état d'un taux de remplissage des barrages à usage agricole très satisfaisant. Ils sont remplis à hauteur de 70% de leur niveau normal, contre 75% l'an passé, alors que la réserve des barrages est de près de 9,14 milliards de m3 contre 9,97 milliards de m3 la campagne précédente à la même date. Ainsi, pour couper court au pessimisme ambiant, les experts du ministère de tutelle disent que l'actuelle campagne agricole ne peut que tirer profit des conditions actuelles (humidité du sol, taux de » remplissage des barrages…) qui sont favorables pour un déroulement normal de la campagne. D'autant qu'elle a été caractérisée par une amélioration de différents indicateurs, notamment la forte demande sur les intrants et le rythme des emblavements. Les labours ont atteint 4 millions d'hectares (3 millions d'hectares déjà semés), soit une augmentation de 28% par rapport à la campagne précédente. Concernant les intrants, les ventes de semences ont atteint près de 1 million de quintaux alors que les ventes d'engrais de fond ont atteint près de 250.000 de quintaux. Bien entendu, le prix des intrants fait grincer les dents. Certains agriculteurs estiment que les prix des engrais et des semences demeurent encore élevés, et cela pénalisent la généralisation de leur usage sur l'ensemble des terres agricoles, surtout chez les petits fellahs qui ont maille à partir avec les organismes de financement, en l'occurrence le Crédit Agricole. Baisse de 49% des importations des céréales L'année dernière, la production céréalière a avoisiné 84 millions de quintaux, selon les chiffres officiels communiqués par le ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime. Ainsi, la campagne 2010-2011 a affiché une hausse de 12% par rapport à la précédente. Profitant de cette performance, la collecte cumulée de céréales au 31 octobre 2011 a atteint, selon l'Office National Interprofessionnel des Céréales et des Légumineuses (ONICL), près de 20,5 millions de quintaux constitués presque exclusivement de blé tendre. Quant aux importations des céréales, elles se sont établies au titre de cette campagne à 9,5 millions de quintaux contre 18,4 millions à la même période de la campagne précédente, soit une baisse de 48,4%. Ces importations sont composées à hauteur de 77% de maïs. La transformation industrielle des céréales a porté sur 29 millions de quintaux, en légère appréciation de 3% par rapport à la campagne précédente. Les stocks des céréales, détenus par les opérateurs déclarés à l'ONICL et au niveau des silos portuaires, ont atteint 17,1 millions de quintaux, en recul de 10% par rapport au mois précédent.