Au huitième jour de la grève observée par les employés de la société Tecmed, délégataire en charge de la collecte et du traitement des déchets ménagers, transformant la cité de la Colombe blanche en une décharge publique à ciel ouvert, le dialogue de sourds entre cette entreprise et la Commune urbaine prend en otage toute une population qui ne sait plus où donner de la tête. Alors que les frustrations, l'indignation, voire le ras-bol des habitants se font de plus en plus sentir, les deux parties continuent de se rejeter la responsabilité de ce qui est désormais devenu la règle, et non pas l'exception, eu égard aux grèves répétitives que connait ce secteur depuis un certain temps. Tecmed souligne le “caractère inadapté” de la résiliation et préconise dialogue et concertation Tout en appelant au dialogue et à la concertation, Tecmed affirme ne pas contester cette décision (de résilier le contrat, ndlr) mettant néanmoins en relief “son caractère inadapté”. Elle en veut pour preuve que malgré cette décision, les grèves persistent et aucune solution n'a été trouvée. Selon elle, l'unique solution jugée adéquate par le président de la commune de Tétouan, est l'application de la mise en régie provisoire pour une durée d'un mois et ce, depuis le 20 décembre 2011, mesure prévue dans le cahier des charges et qui “reste un droit exclusif à l'autorité délégante et n'engage pas automatiquement une résiliation du contrat”. Dans son communiqué, la société qui emploie 377 personnes à Tétouan, persiste et signe: “seuls le dialogue et la concertation peuvent sortir Tétouan de ces regrettables évènements, à l'instar de la commune voisine de Martil”. En effet, Tecmed qui “souhaite informer et éclairer chaque citoyen sur l'évolution concrète de la situation et évacuer toute polémique souvent infondée”, brandit l'exemple de la commune de Martil avec laquelle elle est parvenue jeudi à résoudre un problème similaire, dans le cadre de la concertation entre la commune, les représentants syndicaux et la société “dans un esprit d'abnégation de chacun au service de l'intérêt général”. Face à cette situation, le conseil de la commune et la société continuent à se rejeter la responsabilité de l'impasse actuelle. De quoi dérouter les habitants qui eux voient leurs ordures s'entasser jour après jour devant leurs portes, les rues, les écoles, bref partout, sans compter les odeurs nauséabondes. La commune invitée à s'acquitter des 23 MDH d'arriérés dus à Tecmed Dans son communiqué, Tecmed lance un appel à la commune afin de régulariser ses arriérés, estimés à 23 millions de DH, alors que la commune assure avoir honoré tous ses engagements envers la société, reprochant à cette dernière de ne pas satisfaire les revendications d'ordre salarial de ses employés en dépit du nouveau cahier des charges adopté par le conseil de la commune lors de sa session d'octobre et qui, selon le maire de la ville, prend en considération et en priorité le volet social. Ce dialogue de sourds agace la population et à travers elle la société civile, notamment la principale ONG de la ville, Tétouan-Asmir qui juge “inacceptable” une telle situation, exhortant toutes les parties de prendre leurs responsabilités afin de trouver rapidement une solution à ce “cauchemar “ qui commence sérieusement à affecter l'environnement, et surtout la santé des citoyens.