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Karim Ghellab élu à la présidence de la Chambre des représentants : Engagement à placer les préoccupations des citoyens au cœur de l'action législative
Le nouveau président de la Chambre des Représentants, Karim Ghellab, s'est engagé lundi à placer les attentes et préoccupations des citoyens au cœur de l'action de la Chambre des Représentants. S'exprimant suite à son élection au premier tour à la présidence de la Chambre, M. Ghellab, du Parti de l'Istiqlal (PI), a souligné que l'institution législative doit servir d'espace de dialogue et de débat fructueux et démocratique à même d'apporter des solutions appropriées aux problématiques dans divers domaines. Il s'est aussi dit déterminé à faire valoir les droits de l'opposition afin qu'elle assume pleinement son rôle constitutionnel, sans oublier de mettre à contribution les femmes et les jeunes députés et de s'ouvrir sur les associations et les établissements universitaires. L'ouverture de l'institution législative sur son environnement permettra son ancrage sociétal, favorisant par la même la promotion de la culture démocratique, a-t-il ajouté. Pour le nouveau président de la première Chambre, ce sont là autant d'enjeux qui requièrent le renforcement des compétences humaines et des ressources matérielles et des capacités de cette institution pour qu'elle soit à la mesure de ses missions prévues par la nouvelle Loi fondamentale. Le cadre juridique relatif à la mise en application du projet de la régionalisation avancée figure parmi les chantiers les plus attendus à l'agenda de la nouvelle Chambre des représentants, a relevé M. Ghellab, qui s'est dit soucieux d'en assurer une forte présence à l'échelle régionale et internationale pour contribuer à la défense des intérêts supérieurs de la nation, avec en tête la question de l'intégrité territoriale. L'Istiqlalien Karim Ghellab a été élu dans la journée à la tête de la chambre des représentants, dès le premier tour, avec 222 voix contre 82 pour son rival Mohamed Abbou, du Rassemblement national des Indépendants. Consécration politique d'un technocrate Avec son élection lundi à la majorité des députés président de la Chambre des représentants, le jeune Istiqlalien Karim Ghellab aura rempilé avec l'art et la manière: Une fonction au perchoir qui consacre la carrière d'un technocrate converti en homme politique. Après deux mandats en tant que ministre de l'Equipement et du transport (2002/2007 et 2007/2011), M. Ghellab, né le 14 décembre 1966 à Casablanca, se serait vu offrir un prestigieux cadeau d'anniversaire pour ses 45 ans. Regard étincelant derrière d'éternelles lunettes de vue rondes, démarche athlétique et verbes vifs (polyglotte, il parle couramment anglais, français, italien et arabe), l'homme est connu pour sa capacité d'écoute et de dialogue, mais aussi de rigueur et de ténacité. Des qualités dont il aura fort besoin dans sa nouvelle mission et dont il a déjà livré un avant-goût de négociateur aguerri à la tête du département de l'Equipement, avec un bilan qui ne donne pas à rougir. Les autoroutes (1.417 aujourd'hui contre 450 km en 2002-2003), les ports, les routes rurales (200 km par an), le taux de désenclavement (73 pc en 2011 contre 54 pc en 2005), le renouvellement des voies ferrées, la libéralisation du transport aérien (de 5,3 millions de passagers en 2003, le Maroc en accueille aujourd'hui 15 millions), ce sont là des chantiers qui sont loin de désenchanter. C'est toujours Ghellab qui fut au centre de la bataille sur le Code de la route et qu'il a défendu bec et ongles jusqu'à son adoption au forceps, en 2010. C'est encore à lui que d'aucuns s'en prirent lors du lancement du TGV Tanger-Casablanca, arguant de son inadéquation avec les besoins réels de développement. Sa réaction : “Tous les pays du monde qui investissent sur les longues distances le font avec le TGV. Il coûte plus cher, mais il est plus rentable”. Cette force de caractère s'expliquerait, en partie, par le background de ce commis d'Etat qui a entamé sa carrière de technocrate sans réelles prétentions politiques. Après des études à Casablanca où il obtient un bac E (math/techniques) au lycée Lyautey en 1984, il rejoint sa sœur à Nancy en France, avant d'obtenir en 1990 son diplôme d'ingénieur de l'Ecole nationale des ponts et chaussées de Paris. Après quatre années passées dans des cabinets de consultants, il rentre au bercail prendre les commandes de la direction provinciale de l'Equipement à Al Hoceima, d'abord, puis à Benslimane, avant d'être nommé directeur central en charge des programmes et des études en 1996, puis des routes et de la circulation routière en 1998. En 2001, il rejoint le Groupe ONA pour un bref passage à Tanger Free Zone, revient vers l'administration publique en tant que Directeur général de l'ONCF, avant d'être nommé ministre de l'Equipement et des transports le 7 novembre 2002. C'est précisément en cette même année que le politique allait venir se greffer comme une seconde nature au technocrate, dès lors que, aime-t-il à dire, “être ministre, c'est une fonction politique. C'est par souci de cohérence. La fonction de ministre doit s'accompagner d'une responsabilité politique”. Et pour ce faire, il se fait élire à Sbata dont il dirigera la Mairie à partir de 2003, avant d'être élu député de Ben M'sick, en 2007. Deux ans après, il s'arroge la quatrième place au 15ème Comité exécutif du Parti de l'Istiqlal. Coordinateur du parti pour la région de Chaouia Ouardigha, il est réélu aux législatives de novembre dernier député de Ben M'sick, toujours. “Mon éducation est celle d'un jeune ayant fait plus d'études que de l'action politique. Mais celle-ci a fini par me rattraper”, allait-il confier dans un entretien à la chaîne 2M, précisant que son engagement dans les rangs du PI coule de source dans la mesure où “les valeurs et les fondements de la société marocaine sont celles que portent ce parti”. Né dans le quartier casablancais de Derb Omar de parents fonctionnaires, Karim Ghellab a deux sœurs, l'une pédiatre et l'autre chirurgienne-dentiste, et un frère ingénieur. Marié à une Italienne, le nouveau président de la Chambre des représentants a un fils, Yassir (14 ans). Il partage avec sa famille la passion des arts martiaux, le karaté en l'occurrence, mais vraisemblablement aussi l'attachement à Casablanca et à la Méditerranée, et un faible pour les œillets, une fleur, dira-t-il non sans poésie, “humble, belle et sans prétention et qui a un parfum caractéristique. Bref, une fleur avec beaucoup d'identité”. Présidents de la Chambre des représentants depuis 1963 Personnalités qui se sont succédé à la présidence de la Chambre des représentants depuis la première législature en 1963 : - Feu Abdelkrim El Khatib (1963-1965) - Feu Abdelhadi Boutaleb (1970-1971) - Feu El Mehdi Benbouchta (1971-1972) - Feu Day Ould Sidi Baba (1977-1983) - M. Ahmed Osman (1984-1992) - M. Jalal Essaid (1993-1997) - M. Abdelwahed Radi (1997-2002/ 2002-2007) - M. Mustapha Mansouri (2007-2010) - M. Abdelwahed Radi (d'avril 2010 à novembre 2011).