Depuis déjà plus d'une décennie, notre pays s'engage dans une opération nationale d'envergure. Il s'agit, en fait, de l'édification, un peu partout sur le territoire du royaume, de grands projets aux énormes capitaux. Sauf les renégats et les récalcitrants, nul ne pourrait nier cette révolution volontariste qui marque la dernière décade qu'on se plait de baptiser «la nouvelle génération de réformes». D'immenses réalisations ont vu le jour, en un laps de temps, d'autres sont toujours en cours. On citera à titre indicatif, la mise en marche d'une série d'autoroutes, d'une panoplie de stations balnéaires, d'une kyrielle d'installations portuaires et aéroportuaires, d'une pléthore de stades et de salles couvertes de sport, d'un parterre de prouesses hydriques, solaires, énergétique..., d'une nomenclature de plans stratégiques, azur, Maroc vert, émergence...Des esprits malveillants trouvent toujours une petite astuce pour contourner toutes ces performances érigées, dans une nation sans ressources naturelles de haut calibre. Ils s'amuseraient à avancer sans vergogne que seul le monarque en soit l'œuvre et que tous les autres ne sont que des «marionnettes». Ce discours d'amalgame et de déstabilisation ne cesse de s'installer parmi les courants nihilistes, surtout que les soulèvements du printemps démocratiques ouvrent grandes ouvertes ces portes battantes. La politique des grands travaux, piédestal de croissance et clef de voûte d'essor, s'insère, en effet, dans la lignée des réformes de la nouvelle ère. Il est vrai que la prise de conscience de cette manœuvre salutaire a pris énormément de temps pour persuader les décideurs, beaucoup plus préoccupés par les équilibres financiers dictés les instances monétaires mondiales, que de se focaliser sur des choix de haute portée civique. Le PPS en a déjà tiré les sonnettes, il y a plus de deux décennies, affirmant, sans ambages, que les grands travaux constituent une issue incontournables pour permettre au pays de se hisser dans la cour des grands. Les retombées sociales ne feraient que suivre cette dynamique structurelle de base, car il s'avère judicieux de commencer par baliser les chemins des investissements et, partant, du drainage des revenus, afin de se lancer dans des infrastructures et des équipements sociaux fort déficitaires. Aujourd'hui, la simultanéité de ces axes indissociables semble prendre le dessus dans une dynamique de plus en plus agissante. Il n'en demeure pas moins vrai que les fondements institutionnels que le Maroc n'a pas manqué de mettre en fonction, par le biais de ses textes de haute notoriété et de ses contextes de profonde animation, constituent l'assiette essentielle et protectrice des évolutions socioéconomiques. La loi suprême que la nation vient de réviser et améliorer substantiellement est, en fait, un outil garant de cet entrain multidimensionnel. On ne saurait alors renier tout cet élan pour des calculs passéistes et réducteurs. Toutefois, il va falloir immuniser toutes avancées notoires contre les dérapages et les périls aussi bien intérieurs qu'extérieurs, par le truchement d'un front national fort et pérenne. Les attentes du peuple sont insistantes et les instruments de jugulement sont identifiés par toutes les composantes de la nation. Il n'est plus question de revenir en arrière, car le train du développement est déjà en route !