2011 fut une année laborieuse pour le secteur des assurances au Maroc. En dépit d'une progression de 9,24% des primes émises à 23.893,8 millions DH, les produits financiers enregistrent une baisse de 20,39%, à 5,8 milliards DH, affectés sans doute par le fort repli des plus-values tirées des placements. In fine, le résultat net de l'exercice 2011 dégage un bénéfice de 3.682 millions DH au lieu de 3.775 millions DH en 2010. D'après les données provisoires de la DAPS (Direction des Assurances et de la Prévoyance sociale), les principaux indicateurs du secteur alignent des progressions disparates. Le poste « Placements affectés aux opérations d'assurances » a augmenté de 5,64%, se chiffrant à 105.822,7 millions DH (soit 103,5% des provisions techniques) contre 100.174,9 millions DH en 2010. Alors que les opérations d'assurances enregistrent un excédent technique brut de seulement 5.654,3 millions DH au lieu de 6.447,2 millions DH en 2010. A noter que les opérations d'assurances constituent l'apport du secteur au financement de l'économie. Ainsi, compte tenu d'une expansion de 9,24% du montant des émissions, pas loin des 24 milliards DH, la part des primes dans le PIB (ou le taux de pénétration) affiche une toute petite amélioration à 2,93% contre 2,85% un an auparavant. En revanche, les entreprises d'assurances ont enregistré une progression sensible (plus de 5,63% de leurs provisions techniques brutes, qui franchissent, pour la première fois, le cap des 100 milliards DH, s'établissant plus précisément à 102.208,5 millions DH contre 96.760,5 millions DH en 2010. S'agissant des émissions, la DAPS rappelle que les opérations Vie et Capitalisation enregistrent une progression remarquable de 16%, totalisant 7.650,6 millions DH, ou près du tiers du montant global (32%). L'essentiel des primes (67,3%) provient de la branche Non Vie, avec 16.080 millions DH contre 15.149 millions DH en 2010, soit une progression de 6,15% d'une année à l'autre. La DAPS estime que la branche vie et capitalisation a repris la place prépondérante soit (32,02% contre 30,13% en 2010), suivie par la catégorie véhicules terrestres à moteur (31,52% contre 32,35% en 2010). La DAPS fait remarquer que les catégories d'assurances véhicules terrestres à moteur, accidents du travail et maladies professionnelles et assurances de personnes (accidents corporels - maladie-maternité et assurances vie et capitalisation) représentent à elles seules 83,45%. Les primes cédées en réassurance se sont élevées en 2011 à 2.629,46 millions dirhams, soit 11% de l'ensemble des émissions, contre 2.414,21 millions dirhams en 2010, soit 11,04% de l'ensemble des émissions. Ces cessions sont réparties entre les opérations d'assurances vie et capitalisation avec 371,36 millions dirhams (ou 14,12%) et les opérations d'assurances non-vie pour 2.258,11 millions dirhams (ou 85,88%). De leur côté, les prestations et frais payés ont atteint 13.638,83 millions dirhams contre 11.857,38 millions en 2010, en augmentation de 15,02%. La part des réassureurs dans ces prestations et frais s'est établie à 11,54% de l'ensemble des prestations et frais payés, soit 1574,47 millions de dirhams, note la DAPS. En ce qui concerne les charges d'acquisition des contrats, les compagnies d'assurances devaient s'acquitter de quelque 2.308,81 millions dirhams contre 2.106,19 millions en 2010, soit une hausse de 9,62%, représentant ainsi 9,66% de l'ensemble des émissions. Cependant, les autres charges techniques d'exploitation ont atteint 3.101,46 millions dirhams, en régression de 2,28% par rapport à 2010, représentant ainsi 12,98% de l'ensemble des émissions. La part revenant aux frais du personnel s'est élevée à 1.174,80 millions dirhams (37,88% des autres charges techniques d'exploitation), contre 1.068,21 millions dirhams l'année précédente (33,74% des autres charges techniques d'exploitation). Il y a lieu de noter que la pénétration de l'assurance au Maroc, mesurée en pourcentage du PIB, reste bloquée en-dessous des 3%. Au plan mondial, le Maroc pourrait se maintenir à la 50ème place, alors qu'au plan africain, il demeure très loin derrière l'Afrique du Sud et probablement deuxième derrière le Liban, au niveau du monde arabe. Sur les trois dernières années, les chiffres n'ont pas beaucoup changé en termes de primes par tête.