Plus de 300.000 Marocains sont infectés par le virus de l'hépatite C, ce chiffre ne reflète certainement pas toute la réalité, il reste sous-évalué car à ce jour, il n'y a pas une véritable enquête épidémiologique a l'échelon national pour déterminer avec exactitude ce qu'il en est de cette maladie. En attendant ce jour, on peut revenir aux résultats d'une étude qu'avait menée le Dr. Nadia Adib et qui a estimé a 425.651 le nombre de Marocains âgés de 6 à 69 ans qui sont infectés par l'hépatite C, elle s'est basée sur une prévalence moyenne de 1,8%. Les résultats de ce travail ont été présentés au deuxième Forum maghrébin des hépatites, tenu le 27 septembre 2007 à Casablanca. Au cours de cette rencontre, organisée en marge des activités de la 4ème Journée mondiale des hépatites, Dr. Adib a indiqué, dans son enquête, que dans vingt ans, l'hépatite C sera la cause directe de 44.000 décès au Maroc, dont 8.800 liés au cancer du foie et 35.000 liés à la cirrhose. Les résultats de cette étude montrent ainsi que les hépatites virales continuent à sévir dans notre pays en l'absence d'un plan national pour lutter contre ce fléau. Qu'est ce que l'hépatite C ? L'hépatite C est une inflammation du foie due à une infection par le virus de l'hépatite C. Cette inflammation peut évoluer vers des complications graves comme la cirrhose, le cancer du foie ou l'insuffisance du foie qui peut nécessiter une transplantation. On distingue deux phases de la maladie : L'hépatite est appelée aiguë au moment de la contamination par le VHC. Souvent elle ne donne aucun symptôme et passe inaperçue. Dans certains cas, le virus est éliminé et l'hépatite guérit spontanément. Dans les autres cas (environ 66%), l'infection persiste et on parle alors d'hépatite C chronique. L'hépatite est dite chronique quand elle persiste au-delà de 6 mois après l'infection initiale de l'organisme par le virus. L'hépatite chronique peut entraîner diverses affections du foie comme la fibrose, la cirrhose ou le cancer du foie. Pourquoi agir contre l'hépatite C chronique ? L'hépatite C chronique est une maladie qui doit être prise au sérieux. Dans certains cas, même quand le diagnostic de la maladie a été fait, le virus peut rester silencieux pendant plusieurs années, voire plus, avant que les premiers symptômes n'apparaissent. Dans d'autres cas, on peut observer les signes et symptômes classiques, dont notamment des taux élevés de VHC dans le sang et une présence d'enzymes du foie ( transaminases) pouvant aller jusqu'à 20 fois la normale. Dans le même temps, d'autres personnes infectées par le VHC se situent quelque part entre ces 2 situations, montrant peu ou pas de symptômes, ainsi qu'un taux faible à modéré d'enzymes du foie. Pourtant, dans tous les cas, l'hépatite C chronique peut évoluer vers certaines formes d'atteinte hépatique dont la cirrhose et le cancer. Dès qu'un diagnostic d'hépatite C chronique est effectué, il est recommandé de consulter un médecin spécialiste, plus le malade est pris en charge tôt, plus les chances de guérison sont importantes. Par ailleurs il faut savoir que les traitements actuels de l'hépatite C sont efficaces, de nouvelles molécules sont fabriquées par les laboratoires qui réalisent ainsi une grande avancée thérapeutique contre cette maladie que l'on sait guérir mieux qu'autrefois. Une maladie qui évolue à bas bruit L'infection par le virus de l'hépatite C peut passer inaperçue, elle ne cause pas toujours de symptômes immédiatement. Parfois, les symptômes n'apparaitront que des années plus tard, c'est ce qui rend cette maladie encore plus insaisissable, plus pernicieuse et donc redoutable. Il y a deux types de situations : 1 / Hépatite C aiguë : Au moment de l'infection par le virus de l'hépatite C, on peut parfois observer des symptômes comme la fatigue, des nausées et des urines foncées dans les 6 premiers mois. Elle peut aussi ne donner aucun symptôme et passer inaperçue. C'est le cas le plus souvent. 2 / Hépatite C chronique : Ceux qui développent la maladie de manière chronique peuvent présenter peu de symptômes pendant les premières années, rendant complexe le diagnostic de l'infection et pouvant ainsi retarder leur prise en charge adaptée. Comment attrape-t-on le virus de l'hépatite C ? Il faut tout d'abord savoir que l'hépatite C n'est pas uniquement les autres, que nous on est pas concerné par cette maladie. C'est à mon sens l'erreur qu'il ne faut pas commettre. Aujourd'hui quand on prend le temps de regarder autour de soi, on s'aperçoit que nous sommes tous concernés par une flaupée de maladies. A côté du diabète, de l'insuffisance rénale, des maladies cardiovasculaires , du cancer, de l'obésité, il y a les maladies infectieuses et contagieuses telles la tuberculose (26.000 nouveaux cas / an ), les Infections sexuellement transmissibles ( 600.000 nouveaux cas /an ) et bien entendu l'hépatite C (300.000 cas ). Il est clair que ce n'est que la partie visible de l'iceberg car le problème est certainement beaucoup plus compliqué qu'il n'y parait, c'est pourquoi il faut rester vigilent. Concernant la contamination de l'hépatite C, tout le monde est potentiellement concerné puisque le virus peut se transmettre par contacts directs avec le sang d'un individu infecté, à travers une plaie cutanée ou une muqueuse. Après l'infection, il faut compter quelques semaines avant que le virus de l'hépatite C puisse être détecté dans votre sang, mais une personne infectée peut transmettre le virus dès sa contamination. Modes de contamination Le virus de l'hépatite C se transmet soit par contact direct, soit par contact indirect. Concrètement, les façons les plus fréquentes de contracter le virus de l'hépatite C sont : Avant 1992, par l'administration de produits sanguins (transfusions de sang, lors d'une greffe, d'une intervention chirurgicale importante, d'une hospitalisation en réanimation, d'une hémorragie digestive, d'un accouchement compliqué, de soins en néonatalogie..). Un test de dépistage du VHC performant sur les dons du sang, permet aujourd'hui de réduire considérablement le risque de contamination. Quelle que soit la date, lors d'un usage de drogues par voie intraveineuse ou nasale L'usage de drogues par voie intraveineuse, passé ou actuel, même une seule fois, est source de contamination dans le cas d'un partage de seringues et/ou du partage du matériel de préparation. L'usage de drogues par voie nasale est également un mode de contamination dans le cas d'un partage d'une même paille. Le contact avec le sang infecté peut se produire également dans d'autres circonstances. Lorsque la peau est traversée par des objets eux-mêmes contaminés : séances d'acupuncture ou de mésothérapie si les aiguilles ne sont pas à usage unique, tatouage, piercing, rasage, endoscopie, hémodialyse, partage avec une personne porteuse du VHC d'objets de toilette coupants ou pouvant faire saigner, arracheur de dents au niveau des souks.