Les pays de l'espace sahélo-saharien doivent faire face aux mouvements sécessionnistes et séparatistes qui menacent la stabilité de leur environnement sous régional entier. Une refonte, c'est déjà ça. La messe est dite : Le Maroc est ainsi formellement transparent dans son appel au renouveau des missions de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD). Il faut être clair et transparent sur le principe de l'intangibilité de l'unité territoriale des pays membres de cet espace. Que ce soit en Mauritanie, au Mali ou bien au Maroc... il est impératif de faire face à de telles tentatives, étant donné leur impact sur les opportunités de coopération entre les Etats membres, dans tous les domaines notamment le volet de la sécurité de la région. La situation au Mali présente un cas à examiner, mais surtout à capitaliser. Que veut-on asseoir comme systèmes politiques dans cette région ? Des Etats minuscules, des micro-Etats, fiefs où seront très actifs des chefs de guérillas, de trafiquants de drogue, de terroristes, de contrebandiers ... où au contraire des Etats solides et solidaires, à même de combattre et de faire face aux challenges avenirs ? Le Secrétaire Général du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, Nacer Bourita qui intervenait lundi à Rabat, devant la réunion préparatoire du Conseil a affirmé, dans ce contexte que "jamais notre région n'a été exposée à une convergence aussi aigue de défis simultanés". Pour le Maroc, et vu l'expérience et antécédents, la Communauté sahélo-saharienne est mise à rude épreuve en matière de sécurité, à cause de cette « interconnexion croissante entre les réseaux de trafic en tout genre et les groupes terroristes, créant des espaces de non-droit à l'intérieur de la bande sahélo-saharienne et représentant une menace majeure pour toute la région ». Il ne peut ainsi y avoir de solutions tangibles pour les défis qui se posent et s'imposent en matière d'instabilité politique, de crises humanitaire et alimentaire aigues, d'écologie et d'environnement et de crises économiques ... sans avoir édifié une communauté unifiée et sans que les prises de décision ne soient collectives. Les chefs de la diplomatie de CEN-SAD se trouvent, pour ainsi dire, devant des problèmes épineux, lors de cette session extraordinaire. Notons que c'est la première rencontre du conseil exécutif de la CEN-SAD à se tenir dans la foulée des évènements qui ont mené à la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali et du colonel Mouammar Kadhafi, un des principaux initiateurs de ce groupement régional. D'où la nécessité de refonder cette organisation, dans un sens correctif et rectificatif. L'un des impératifs semblent être l'intégration des mécanismes concrets de solidarité qui offrent de meilleures possibilités de gestion de la nouvelle donne régionale. Les recommandations du comité devraient être portées ce lundi pour examen devant le conseil exécutif qui soumettra ultérieurement un projet global de réforme à la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement pour adoption.