Les cent plus importants projets de constructions immobilières en Amérique Latine, dont la majorité sont en cours d'exécution, ont un coût total de 160 milliards d'euros, raison pour laquelle les constructeurs espagnols ont décidé d'investir dans la plupart des pays de la région. Les grandes locomotives du bâtiment en Espagne ont préféré, depuis l'effondrement du marché national, de s'installer dans le sous-continent américain pour fructifier leurs affaires. Elles dirigent de grands travaux d'équipements et d'infrastructures particulièrement au Mexique, en Colombie, au Venezuela et au Chili, rapporte, lundi, la presse économique de Madrid. La plus forte demande de travaux à court et moyen termes dans le monde se trouvent en Amérique Latine puisque les 100 plus importants de ces travaux mobilisent dans le sud de l'Amérique Latine 200 milliards de dollars (160 milliards d'euros), repartis entre le secteur des transports (90,417 milliards de dollars), des infrastructures pétrolières (35,5 milliards de dollars) et de l'énergie (26,226 milliards de dollars), indique un rapport distribué au Forum du Leadership Latino-Américain, organisé à Lima (Pérou), mai dernier. Ces projets pourront créer plus de quatre millions de postes d'emploi. Au moment où en Espagne le secteur du bâtiment se trouve pratiquement en voie de désintégration, pour le reste de la planète les dépenses en infrastructures dans les prochains 40 ans pourront atteindre 70.000 milliards de dollars (56.600 milliards d'euros), estiment de leur son côté le bureau d'études Booz Allen Hamilton, l'Organisation pour la Coopération et de Développement Economique (OCDE), le Département des Transports des Etats Unis ou l'investisseur spécialisé Global Infrastructures Partners, écrit le quotidien économique espagnol, Cinco Dias. Cependant, à cause d'un parc d'entreprises atomisé et de base familiale, il est encore tôt pour l'Espagne d'entrer dans des courants de concentration et de fusions de constructeurs pour pouvoir se disputer les grands contrats de construction dans le monde. L'intensité de la crise immobilière dans le contexte européen provoque une chute du poids que représente l'Espagne dans le crédit immobilier de l'ensemble de la zone euro. En janvier et février dernier, par exemple, le total des nouveaux crédits hypothécaires avait représenté seulement 5,6% du total de la zone euro, contre 21,6% en 2007.