La rencontre jeudi à Paris entre SM le Roi Mohammed VI et le président français, François Hollande a illustré une nouvelle fois la pérennité des relations de qualité exceptionnelle entre la France et le Maroc, et la continuité dans le partenariat dense et diversifié, servi par des liens d'amitié très profonds entre les deux pays et les deux peuples. L'occasion également de confirmer la volonté commune de hisser au plus haut niveau le modèle singulier de partenariat et de coopération entre les deux pays en investissant davantage de nouveaux champs et de saisir les nouvelles opportunités offertes tant dans les domaines du dialogue politique aux niveaux régional et international que dans les secteurs économiques et culturels. Car au-delà du statut de premier partenaire économique et financier du Royaume, la France et le Maroc ont une imbrication de destin qui dépasse le seul volet des investissements pour embrasser une dimension essentielle dans les relations entre les Etats et les peuples, celle du facteur humain, tant la communauté marocaine est nombreuse en France et la communauté française hissée au premier plan des étrangers installés au Maroc. Certes, comme l'a dit le nouveau chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, "en fonction des résultats électoraux, les pouvoirs passent mais les intérêts de la France demeurent". Mais dans le cas du couple France-Maroc, la relation transcende les simples intérêts froids des états. Forts d'un solide matelas d'intérêts communs et d'engagements conjoints dans plus d'un domaine, tant au niveau bilatéral qu'à l'international, servis par un dialogue constant, Paris et Rabat ont su se donner les moyens de mettre l'avenir à l'abri des changements conjoncturels ou de majorité gouvernementale dans l'un ou l'autre pays. Les deux pays ne se contentent pas du statu quo mais œuvrent pour que les évolutions politiques internes de part et d'autre soient bénéfiques à l'évolution de ce partenariat “singulier et exemplaire”, sans excès rhétorique. Ce constat s'est imposé singulièrement durant la dernière décennie. L'accélération des chantiers de coopération dans des actions de développement structurantes au Maroc entrepris ces dernières années au Maroc avec le concours des bailleurs publics ou privés français est allée de pair avec un soutien sans faille et un accompagnement exemplaire de la part de Paris quand il a fallu défendre la pertinence du projet d'autonomie au Sahara ou de saluer et encourager les réformes démocratiques de grande ampleur mises en œuvre par le Souverain, en particulier durant l'année 2011. Paris n'a cessé de saluer les avancées capitales du Maroc, dans le calme et la sérénité, dans une démarche exemplaire, à l'heure où d'autres pays ont connu la violence, l'immobilisme et le statu quo alors que d'autres enregistraient des évolutions chaotiques dans le cadre de “Printemps arabe”. Le président Hollande a eu l'occasion, avant d'accéder à la magistrature suprême de saluer la nouvelle Constitution qui a “élargi le potentiel démocratique” au Maroc jugeant que le Royaume allait “incontestablement dans le bon sens”. Et son directeur de campagne et chef de la transition présidentielle, Pierre Moscovici de saluer les “changements majeurs” opérés au Maroc avant de mettre l'accent sur les liens d'amitié qui permettront aux deux pays de renforcer “et de rapprocher davantage” les deux pays et les deux peuples. Sur les questions “vitales”, Rabat comme Paris considèrent que la continuité prévaudra. Le nouveau gouvernement à peine installé a ainsi pu donner un message clair et net sur la position intangible de la France sur le dossier du Sahara. Après la décision du Maroc de retirer sa confiance à l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, M. Christopher Ross, la France a réitéré son “appui au plan d'autonomie marocain, qui est la seule proposition réaliste aujourd'hui sur la table des négociations et qui constitue la base sérieuse et crédible d'une solution politique dans le cadre des Nations unies”, a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. C'est dire la confiance réciproque et la solidarité qui président à une relation historique inscrite dans la durée et entretenue par la plus-value des liens entre les hommes et les peuples qui facilite la complicité saine et constructive.