L'annonce faite samedi par le ministère de l'intérieur par voie de communiqué, selon lequel il a été procédé au démantèlement d'un réseau terroriste actif dans plusieurs villes du pays prouve que la menace terroriste est réelle et que la performance des forces antiterroristes est à son plus haut niveau «pour faire face aux opérations terroristes et garantir l'ordre public». Il ne s'agit pas de la première opération réussie du genre, mais en attendant d'immuniser la société contre la poussée de tels groupes terroristes, la vigilance et la mobilisation doivent rester de mise, comme c'est le cas actuellement. Et c'est également dans ce domaine que la coopération entre les services spécialisés de tous les pays de la région revêt toute sa signification. Selon le communiqué du ministère de l'intérieur, la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a, sur la base d'informations exhaustives, démantelé un réseau terroriste actif dans plusieurs villes marocaines, dirigé par un membre influent da ladite organisation. Le dirigeant de cette organisation faisait l'objet de mandats de recherche nationaux et internationaux, en 2003 et 2010, pour son implication dans des affaires liées au terrorisme et atteinte grave à la sécurité intérieure du Royaume, ajoute le communiqué du ministère. Le chef de ce réseau, qui a tissé des liens avec des parties et des organisations terroristes internationales, a réussi à introduire une quantité d'armes sur le territoire national avec la complicité d'autres membres de cette organisation en vue de son usage dans l'exécution de leurs projets terroristes, précise la même source. Il s'agit donc d'un nouveau réseau terroriste actif dans plusieurs villes du Maroc et lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et dirigé par un membre influent de l'organisation terroriste dite «Mouvement des moudjahidine au Maroc”, qui vient d'être démantelé. Bien qu'il soit peu connu à l'intérieur du pays, ce mouvement est «bien organisé, très dangereux et entretient des contacts dans des pays de la région», allusion faite à la zone sahélo-saharienne où Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est omniprésente, note le communiqué. Les membres de ce réseau, dont le nombre, l'identité et la nationalité n'ont pas été révélés, seront présentés à la justice dès la clôture de l'enquête, ajouté la même source. «Le mouvement des Moujahidines au Maroc» avait commencé à faire parler de lui dans le royaume dès l'année 1975 et surtout après l'arrestation de l'un de ses dirigeants, Mohamed Nekkaoui, à l'issue des attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca, lesquels avaient fait 45 morts dont 15 kamikazes. Lors de son interrogatoire, Nekkaoui avait avoué avoir des relations avec le Français Pierre Robert Antoine, converti à l'Islam et baptisé depuis du nom d'El Haj Abou Abderrahmane. A son arrivée au Maroc dans l'intention d'y commettre une série d'attentats programmés dans plusieurs villes, Antoine avait été arrêté et condamné à la prison à vie. Nekkaoui avait également affirmé avoir illégalement introduit au Maroc en 1984 et 2000 une quantité d'armes à feu et qu'il détenait deux pistolets achetés en France et 13 balles. Il avait dévoilé de même que Ali Bousghiri, résidant à Khémisset, avait en sa possession 7 armes à feu dont deux mitraillettes et des munitions. Le mouvement des Moujahidines au Maroc est le 3ème réseau terroriste démantelé dans le pays depuis 2002, année au cours de laquelle il avait été procédé à la découverte de cellules terroristes dormantes, qui préparaient des attentats contre des bateaux étrangers de passage au détroit de Gibraltar.