Comme chaque année à pareille période, Meknès, la capitale ismaïlienne, abrite le Salon International de l'Agriculture, plus connu sous le sigle SIAM. Pour sa 7ème édition, dont l'inauguration a eu lieu hier mercredi sous la présidence effective de SAR le Prince Moulay Rachid, le SIAM, placé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, est considéré comme une grande fête agricole de cinq jours (25- 29 avril). Ses organisateurs ont voulu en faire «un hymne citadin au monde rural». Au fil du temps et à mesure que la dynamique de modernisation du secteur avance, les thèmes génériques du Salon changent pour répondre aux questions et préoccupations de l'heure. Ainsi, après «Agriculture solidaire », second pilier du Plan Maroc Vert, cette année, le SIAM se tient sous le thème : «Recherche et Innovation». Une thématique, dira le Commissaire du salon, Jaouad Chami, « étroitement liée à la nécessité d'une recherche permanente de pratiques agricoles durables et plus compétitives, en phase avec les questions climatiques actuelles, particulièrement prégnantes». Il s'agit d'offrir, selon Chami, «à notre agriculture séculaire une belle opportunité d'entrer de plain-pied dans le monde agricole de demain». Après sept ans -c'est peu diriez-vous- le SIAM a pu affirmer sa vocation de rencontre incontournable pour les professionnels marocains, mais aussi pour les investisseurs étrangers. Grâce à son «Pôle international», il constitue en effet une fenêtre sur le monde et offre d'énormes opportunités de partenariats. Après l'Allemagne en 2010, la France en 2011, c'est le Canada qui est l'invité d'honneur pour cette 7éme édition. Comme chacun sait, le SIAM ne se limite pas à des expositions de produits et de matériels agricoles. Le salon a su également construire son originalité en s'appuyant sur un programme d'animation suffisamment étoffé de conférences et d'ateliers animés par des experts et professionnels du monde agricole. A chaque édition, le salon met en place des espaces de rencontres B2B, pour favoriser les rencontres d'affaires et de partenariats entre les gens du monde agricole. Cette année, plus de 700.000 visiteurs sont attendus contre 600.000 l'année dernière. De même, le nombre des exposants étrangers continue à progresser pour atteindre 200 sociétés, représentant une quarantaine de pays. Selon les chiffres avancés par les organisateurs, le nombre des exposants marocains tourne autour de 650 professionnels. Lieu de rencontres et de débats, le SIAM permet surtout de mesurer le degré de modernisation du secteur agricole dans sa globalité, et de dérouler aussi ses faiblesses. Parce que c'est un secteur stratégique pour l'économie nationale en général et pour le développement du monde rural en particulier, l'agriculture bénéficie d'une grande sollicitude royale et, de ce fait, il est l'objet d'interventions publiques de grandes portées. Le « Plan Maroc Vert », en est la parfaite illustration. Bien que le Maroc ait réussi des avancées remarquables dans le domaine agricole, les défis futurs et les enjeux de l'autosuffisance alimentaire imposent de redoubler d'efforts pour placer le Maroc au rang des pays à forte valeur ajoutée agricole. Pour l'heure, la balance commerciale agricole demeure déficitaire, et la libéralisation des échanges extérieurs exposera dans les années à venir les producteurs locaux, encore faiblement préparés, à une concurrence croissante. Cela dit, le Maroc a déjà commencé à développer une véritable filière industrielle (amélioration de l'amont oléicole, développement de l'élevage laitier, émergence des produits de terroir labellisés, etc.), et à tirer profit des opportunités d'échanges offertes par le marché européen notamment. Comparé à ses voisins de la rive sud de la Méditerranée, le Maroc dispose d'un certain nombre d'atouts (marché intérieur dynamique, potentiel à l'export pour le biologique, revalorisation des terres agricoles de l'Etat dans le cadre du partenariat Public-Privé, avec plusieurs centaines de projets…) Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, devait rappeler, lors des 5èmes Assises de l'Agriculture ouvertes mardi dernier, à Meknès, que "l'une des préoccupations majeures du Maroc était de doter le monde rural de moyens et de stratégies efficaces, à même de lui assurer un décollage autant économique que social". « Le SIAM, pour reprendre une formule de son commissaire, propose -dans le but d'accompagner le processus de cette révolution verte- un espace innovant, porteur d'une définition nouvelle du métier d'agriculteur.