«Le climat général des affaires est considéré comme étant globalement bon ». C'est la conclusion de l'enquête mensuelle de conjoncture réalisée par Bank Al Maghrib -BAM-. De fait, si l'on se fie aux chiffres avancés par les analystes de BAM, le climat des affaires, durant le mois de mars, est plutôt mitigé. 52% des chefs d'entreprises enquêtés le jugent « moyen », 17% le qualifient de « médiocre, et seulement un tiers (ou 31%) des industriels le considèrent « bon ». Au final, compte tenu de l'évolution négative du solde d'opinions, d'un trimestre à l'autre, le moral des chefs d'entreprises, toutes branches confondues, est, pour ainsi dire, au point mort. Mais, les patrons, dans leur majorité, restent tout de même optimistes et anticipent une évolution favorable des affaires durant ce second trimestre. Pourtant, les conditions de production sont jugés normales, à la faveur d'un climat social qualifié de calme. En matière d'approvisionnement et de stocks de matières premières, 88% des chefs d'entreprises sondés ont déclarés n'avoir éprouvé aucune difficulté, particulièrement ceux opérant dans les industries chimiques et parachimiques. Du point de vue emploi, l'effectif global employé a accusé une baisse pour le troisième trimestre consécutif, avec toutefois une stagnation des effectifs dans les industries agroalimentaires et les industries chimiques et parachimiques. A court terme, l'effectif employé devrait globalement connaître une stagnation selon les industriels. Par rapport au coût de production, le prix unitaire a augmenté au cours du premier trimestre 2012, avec un solde d'opinion de 47%. La progression a concerné, selon BAM, l'ensemble des branches, mais a été particulièrement marquée au niveau des industries électriques et électroniques et des industries chimiques et parachimiques avec des soldes d'opinion de 88% et 55% respectivement. Par composante, la hausse des coûts unitaires de production a été attribuée principalement au renchérissement des matières premières non énergétiques et aux coûts salariaux avec des soldes d'opinion respectifs de 45% et de 43%. Au niveau sectoriel, les coûts financiers ont constitué la principale source de l'augmentation du coût unitaire de production dans les industries mécaniques et métallurgiques et les industries du textile et du cuir, tandis que les coûts des matières premières non énergétiques ont été identifiés comme étant le principal facteur dans les autres branches. Cela étant, les chefs d'entreprises demeurent préoccupés par la faiblesse de la demande et l'accentuation de la concurrence. Ces deux éléments constituent les principales entraves au développement de la production, notent le document de BAM. La situation de trésorerie des entreprises a été affectée essentiellement par les difficultés de recouvrement et par les charges non financières. Au niveau sectoriel, les difficultés de recouvrement ont pesé sur la trésorerie des industries chimiques et parachimiques et les industries mécaniques et métallurgiques, tandis que les charges non financières ont constitué le principal facteur qui a affecté la trésorerie dans les autres branches. Au volet investissements, les dépenses se sont inscrites en hausse, en comparaison avec le dernier trimestre 2011. A très court terme, les industriels anticipent globalement la poursuite de la progression des dépenses d'investissements. Concernant la structure du financement des investissements envisagés à court terme, l'autofinancement vient en première place avec 59% du montant investi, suivi du crédit bancaire avec 33% et du crédit bail avec 6%. L'augmentation de capital vient en dernière place avec 1%. L'accès au financement bancaire a été jugé globalement difficile au cours du premier trimestre 2012 avec un solde d'opinion négatif de 26%.Les entreprises enquêtées estiment qu'au cours de ce premier trimestre, le coût de crédit a marqué une hausse dans l'ensemble des branches, et plus particulièrement dans les industries chimiques et parachimiques.