La Chambre nationale des producteurs de films (CNPF), une structure qui a vu le jour le mois dernier, se propose de défendre les intérêts de la profession, rationaliser son organisation et renforcer la déontologie de l'industrie cinématographique au Maroc, a dit son président, Mohamed Abderrahman Tazi. Cette association n'ambitionne pas la formation d'un lobbying qui défend une catégorie précise, mais plutôt la mobilisation des efforts des intervenants pour que l'industrie cinématographique devienne plus professionnelle et pour exprimer les besoins de ce secteur, a indiqué ce réalisateur cinématographique dans une interview à la MAP. Il a, dans ce sens, insisté sur la persévérance et le travail acharné pour encourager l'investissement dans le 7ème art et assurer sa pérennité, estimant que ce secteur ne peut se contenter, à long terme, du soutien public en vue de se créer un avenir prospère au niveau national. La création de la CNPF, a-t-il dit, s'inscrit dans le cadre de l'accompagnement de la dynamique culturelle et cinématographique au Maroc et l'établissement d'une réelle et effective représentativité du producteur cinématographique, soulignant que les efforts de cette association professionnelle ne se limiteront pas à la défense des intérêts des producteurs, mais s'orienteront vers la stimulation de la dynamique cinématographique pour que le public marocain retrouve le chemin des salles obscures. Le réalisateur de “A la recherche du mari de ma femme” a, par la même occasion, déploré l'existence d'un paradoxe lamentable entre les francs succès réalisés par le film marocain dans les festivals et la désaffection du public pour le cinéma, assurant que la CNPF œuvrera pour promouvoir la production cinématographique marocaine tant au Maroc qu'à l'étranger. Pour ce qui est de la plus-value apportée au 7ème art national par cette nouvelle structure, M. Tazi a expliqué qu'il s'agit d'une chambre professionnelle ouverte et démocratique, gérée d'une manière collective, saine et transparente, estimant que c'est l'unique manière de garantir une représentativité réelle de toute la profession, et une présence effective à tous les échelons de la décision et à tous les niveaux de la gouvernance. Selon lui, l'action de la CNPF est axée notamment sur la contribution à l'organisation rationnelle de la profession cinématographique et audiovisuelle, la garantie de la pérennité et de la continuité de la production nationale et la conclusion des conventions professionnelles, concernant les rapports artistiques, matériels et moraux liant les producteurs de films et les collaborateurs à la création (auteurs, compositeurs, techniciens, employés etc. ) . L'association prend également en charge la défense des intérêts artistiques, moraux, économiques et sociaux de la profession, tant au Maroc qu'à l'étranger, a-t-il fait observer. Le cinéma est actuellement le moyen de communication le plus performant et qui a le plus d'impact dans le développement socioculturel des nations, a noté, M. Tazi, soulignant la nécessité de lui conférer la place qui lui échoit en associant les professionnels du secteur à toutes les décisions qui les concernent, qu'elles soient d'ordre juridique, réglementaire, économique, culturel ou social. Outre son président, Abderrahman Tazi, le bureau exécutif de la CNPF comprend la réalisatrice Narjiss Nejjar, vice-présidente, Driss Chouika, secrétaire général, Youssef Lafdil, SG adjoint, Mariam Ait Belhoucine, trésorière et Lahcen Zinoune, trésorier adjoint. Le bureau est composé aussi des réalisateurs Hassan Benjelloun, Mohamed Mouftakir et Mohamed Bensouda comme conseillers.