Le projet de loi de finances 2012 se veut un modèle économique "clair dans ses composantes et objectifs", en ambitionnant de renforcer la croissance intérieure, de promouvoir les investissements et de développer les mécanismes de la solidarité sociale, a assuré, mardi, le ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka. Répondant aux interventions des groupes parlementaires, dans le cadre du débat du budget général, le ministre a affirmé que le projet vise également la création d'emplois, la qualification des ressources humaines et la mise en place d'un développement territorial équilibré et durable. Un montant de 188 milliards de dirhams (MMDH) a été alloué à l'investissement public, au lieu de 167,3 MMDH en 2011, tandis que 46,5 MMDH seront destinés à la Caisse de compensation, a rappelé le ministre, qui a affirmé que le déficit public a été fixé à 5 pc avec comme objectif le retour progressif à un déficit budgétaire ne dépassant pas les 3 pc du PIB à l'horizon 2016. Le projet a consacré une enveloppe de 2,5 MMDH pour la création de la Caisse de solidarité sociale, qui devrait participer au financement du Régime d'assistance médicale (Ramed) et permettre aux couches démunies d'accéder à l'enseignement à travers le programme Tayssir, tout en améliorant le système de ciblage des personnes nécessiteuses et contribuant à la lutte contre la pauvreté, a-t-il poursuivi. Il a, d'autre part, relevé que la structure de la dette publique permet le contrôle de son coût, puisque la part du PIB consacrée au paiement des intérêts ne dépasse pas 2,3 pc, au lieu de 4,7 pc en 2000. En plus, le taux d'intérêt est passé de 6,8 pc en 2000 à 4,5 pc en 2012, atteignant ainsi un niveau inférieur à la moyenne du taux d'accroissement de la richesse nationale, a-t-il ajouté, en soulignant l'impact positif de la diminution du taux directeur de Bank Al-Maghrib à 3 pc sur les conditions de financement de l'économie globalement. Toujours sur le plan macroéconomique, M. Baraka a précisé que ce projet de loi de finances s'inscrit dans une vision stratégique ayant comme dessein la réalisation, à l'horizon 2016, d'une moyenne de croissance économique annuelle de l'ordre de 5,5 pc. Cependant, la conjoncture nationale, régionale et internationale a imposé une révision du taux de croissance, sur fond de la révision à la baisse des perspectives de croissance des principaux partenaires du Maroc ainsi que le ralentissement des échanges commerciaux à l'échelle internationale, a-t-il fait remarquer. Le ministre a affirmé que cette révision à la baisse ne devrait pas avoir une influence significative sur la santé des finances publiques, notamment les recettes qui sont tributaires des résultats réalisés par les entreprises durant l'année précédente, en plus du fait que le premier trimestre 2012 témoigne d'une amélioration d'environ 3 pc des recettes. M. Baraka a annoncé, en outre, que le projet de loi de finances prévoit un montant de 20 MMDH destiné au monde rural, dans le but d'élargir l'accès aux services de base et l'amélioration des conditions de vie de la population rurale. Un montant de 1,53 MMDH est également prévu dans le cadre du programme d'urgence pour assister le secteur agricole et le monde rural, en général, et pour lutter contre les effets de la sécheresse qui a caractérisé la campagne agricole 2011-2012. Par ailleurs, le projet de loi de finances, qui intervient dans un contexte marqué par la réforme constitutionnelle favorisant la construction de l'Etat de droit et la bonne gouvernance, s'articule sur trois axes prioritaires, à savoir la consolidation de l'Etat de droit, le renforcement des bases d'une croissance forte et durable, et la garantie d'un accès équitable des citoyens aux services et aux équipements de base, dans le respect des principes de solidarité et d'égalité des chances, a indiqué le ministre. Ce projet de loi, dont la discussion s'était tenue lundi au Parlement, a suscité un débat entre la majorité et les groupes d'opposition sur sa capacité de faire face à la conjoncture économique délicate et de répondre aux attentes des citoyens, notamment économiques et sociales.