Le Conseil économique et social (CES) du Maroc et son homologue d'Espagne viennent de concrétiser, à travers la signature mercredi d'un mémorandum d'entente, leur volonté de jeter les bases d'un partenariat institutionnel solide dans le cadre de l'espace euro-méditerranéen. Les deux Conseils ont souligné, à l'occasion de la visite de travail effectuée en Espagne par une délégation du CES conduite par son président, Chakib Benmoussa, l'importance de développer l'harmonisation des positions des deux institutions sur les plans régional euro-méditerranéen et international. C'est dans cette optique que M. Benmoussa a affirmé que les deux Conseils peuvent adopter une approche géostratégique à même de déterminer les rôles que doivent jouer les deux institutions dans l'espace euro-méditerranéen. « Nos Conseils pourraient contribuer au développement d'une vision géostratégique basée sur la définition des rôles complémentaires que devrait jouer le pôle maroco-espagnol dans l'espace euro-méditerranéen », a-t-il dit à ce propos. M. Benmoussa, qui intervenait devant l'Assemblée générale du Conseil économique et social d'Espagne, a précisé que pour construire leur coopération sur des bases solides, les deux Conseils « doivent adopter une approche visionnaire qui dépasse les intérêts à cour terme en vue de mettre en avant leur portée stratégique par rapport à la stabilité dans notre région et le développement durable et global de nos deux pays». Il relevé que les deux institutions sont appelées également à développer et diversifier les canaux de dialogue et d'échange entre les acteurs des sociétés civiles et forces vices, syndicales et patronales des deux pays, plaidant pour l'échange d'informations, le partage des expériences concernant les sujets d'intérêts commun, la recherche de solutions communes aux problèmes relatives à la mobilité des citoyens entre les deux rives de la Méditerranée, l'accès aux marchés, les politiques agricoles, le renforcement des réseaux de développement des compétences et la recherche scientifique. Même son de cloche chez le président du Conseil économique et social d'Espagne, Marcos Pena, qui a souligné l'importance d'associer toutes les composantes des deux institutions à cet effort, ajoutant que l'accord de coopération signé entre les deux Conseils est de nature à contribuer à la concrétisation de leurs objectifs stratégiques. Il s'est félicité de la signature de cet accord de coopération, huit mois seulement après l'installation par SM le Roi Mohammed VI du Conseil économique et social, qualifiant de « très important » ce mémorandum d'entente. Cet accord, qui traduit « l'engagement des deux parties à travailler conjointement », a pour objectif de promouvoir les intérêts communs et le dialogue bilatéral dans le domaine des droits économiques et sociaux, a-t-il ajouté, se disant persuadé que l'avenir des relations entres les deux Conseils « sera un avenir de collaboration étroite». Le CES et le Conseil économique et social d'Espagne ont signé, mercredi à Madrid, un mémorandum d'entente ayant pour objet « d'établir des relations fondées sur une coopération stable » entre les deux institutions. Signé par MM. Benmoussa et Pena, ce mémorandum d'entente fixe les modalités par lesquelles la coopération entre les deux parties pourrait se matérialiser, dont l'échange entre les deux institutions de publications et d'informations sur des sujets ou des questions d'intérêt commun, l'appui mutuel documentaire et bibliographique, ainsi que la réalisation d'études et de rapports sur des sujets d'intérêt commun relevant de la compétence des deux Conseils. La coopération bilatérale pourrait porter également sur « l'organisation de rencontres et de séminaires annuels sur des questions d'intérêt commun qui peuvent impliquer les différents acteurs représentant les intérêts économiques et sociaux de chacune des parties». Cet accord de coopération concerne, en outre, « l'assistance technique mutuelle pour le développement de la coopération socio-économique, l'organisation de réunions de programmation, de suivi et d'évaluation de différents projets de coopération », ainsi que d'autres activités que « les deux parties jugeront, d'un commun accord, nécessaires pour l'accomplissement de leurs objectifs institutionnels».