Le Raja de Casablanca vit toujours sur un déséquilibre technique qui le guette depuis l'année dernière. En moins de 12 mois, il vient de changer d'entraîneur pour la troisième fois. Après le Français Henri Michel parti au début de la saison écoulée, M'hamed Fakhir qui a pris la succession pour une durée de 6 mois environ et le Roumain Elie Balaci qui n'a pu garder cette chaise éjectable que 2 mois, le Raja opte pour un quatrième entraîneur en début de cette saison. Sollicité lors de la mi-juillet dernier après le départ inopportun de M'Hamed Fakhir à la vielle du premier match de la phase des groupes de la Ligue des Champions, Ilie Balaci a été remercié suite aux mauvais résultats enregistrés depuis le début de la saison. Le navire des Verts est toujours en train de couler. En compétitions nationales, le Raja a doublement déçu, en coupe du Trône avec une élimination précoce par l'OCS (2-3) et en championnat avec un premier match perdu face au KAC (1-0). En compétition africaine, le Raja a raté le rendez-vous après trois défaites et deux nuls face à des adversaires jouables, le club aurait pu faire mieux si ce n'est les erreurs fatales de tout un groupe, dirigeants, entraîneurs, joueurs… Le départ de Balaci était prévisible depuis son arrivée. Un entraîneur ne peut rien apporter à un club en crise de résultats et qui se trouve à la veille d'une compétition officielle continentale de grande envergure. Comme ses prédécesseurs, Fathi Jamal ne pourra pas avoir la bague magique pour sauver le club et assurer le déclic psychologique que cherchaient les Verts depuis la clôture de la saison écoulée après le titre de champion du Maroc, difficilement remporté. M'Hamed Fakhir qui avait succédé à son homologue Henri Michel contraint de jeter l'éponge au début de la saison (5e journée) pour cause d'un faux départ et d'une série de mauvais résultats, a pu achever en beauté et offert à son club un titre de champion à deux journées de la clôture du championnat d'un niveau technique et compétitif, disons-le franchement, moyen si ce n'est faible. C'est sûr et certain, on ne peut rien attendre de concret au sein d'un club qui change d'entraîneur comme il change de chemise. La maladie contagieuse de la valse d'entraîneurs semble atteindre le Raja, un des rares clubs marocains connus par sa politique sage de la stabilité technique. La faute incombe en premier lieu au Bureau dirigeant qui a fait le mauvais choix depuis l'année dernière quand il a accueilli Henri Michel, un entraîneur qui ne pouvait rien apporter de nouveau après son premier passage lors de la saison 2003-2004 où le club avait remporté la Coupe d'Afrique de la CAF. Aujourd'hui, le Raja risquerait de refaire la même erreur avec la venue de Fathi Jamal qui a déjà pris les Verts en charge, plusieurs fois, mais seulement comme « roue de secours ». Il fut sollicité provisoirement à chaque fois que le Raja se sépare d'un entraîneur en attendant la venue d'un autre. Fathi Jamal avait, rappelle-t-on, remplacé le coach argentin, Oscar Fullone, au premier Mondial des clubs au Brésil, à l'aube de l'an 2000. Il a pu trouver sa raison d'être au sein de la formation de Moustaoudâa, Achami, Riahi, Lambarki, Jrindou, Chadli… une équipe qui a séduit ici et ailleurs dans les gradins de Maracana, surtout lors du fameux match difficilement perdu face au Real (3-2). Mais Fathi Jamal qui n'a pu remporter les deux autres matches contre les Brésiliens de Corinthians et les Saoudiens d'Annasr, reste un entraîneur qui est à ses débuts même s'il a dans son palmarès un carré d'AS à la tête de l'équipe nationale des jeunes au Mondial 2005 des Pays-Bas. Cela sans compter l'expérience inachevée en tant qu'adjoint du Français Roger Lemerre contraint de partir après son échec à la tête de l'équipe nationale éliminée du Mondial et de la CAN 2010. Au sein du championnat national, Fathi Jamal n'a pas fait grande chose avec un passage sans éclat au KACM relégué en division 2 sous ses auspices. Auparavant, il a terminé 4e avec le même club marrakechi mais il n'a pas jugé utile de rempiler à la tête du club des sept saints. Il a opté pour le DHJ qu'il allait quitter après seulement trois à quatre journées au début de la saison écoulée, suite à une série de résultats négatifs. A l'équipe des FAR, il s'occupait seulement des jeunes et du centre de formation des militaires. C'était pratiquement sa première expérience après avoir quitté son club du Raja, où il a pu tracer sa carrière en tant que joueur avant de raccrocher et se recycler en entraîneur des jeunes des Verts, à l'aube des années 1990-1991. Aujourd'hui, serait-il en mesure d'assurer et de rassurer… on le souhaite bien. A lui de confirmer. Sinon les Verts seront toujours dans la tourmente…