L'Italie a dû attendre un penalty de dernière minute et l'Ukraine a patienté jusqu'à la séance des tirs au but pour se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe du monde de football. Les deux équipes s'affronteront vendredi à Hambourg. Les Italiens ont battu les Australiens 1-0 sur un penalty de Francesco Totti à la cinquième minute des arrêts de jeu. Les Ukrainiens sont pour leur part sortis victorieux de la première séance de tirs au but de ce Mondial allemand. Après l'échec initial d'Andriy Shevchenko, l'Ukraine a transformé ses trois tentatives suivantes pendant que les trois premiers tireurs suisses échouaient les uns après les autres. Les clichés tenaces qui accompagnent les footballeurs italiens ont certainement gagné en longévité lundi. Leurs détracteurs les accusent régulièrement de simuler des fautes, de vaincre quand leurs adversaires sont persuadés de mériter la victoire ou encore de réussir à se qualifier dans les pires conditions. Tous ces ingrédients ont été réunis face à l'Australie, qui ne comprend toujours pas comment elle a pu se faire éliminer. L'Italie a été dominée pendant toute la deuxième mi-temps mais elle a obtenu un penalty à la dernière seconde des arrêts de jeu du match lorsque son défenseur Fabio Grosso s'est écroulé dans la surface australienne. Totti l'a transformé et l'arbitre a immédiatement sifflé la fin du match, sous les huées du public de Kaiserslautern. Toute l'Australie hurle au scandale après ce penalty qu'elle juge inexistant. LA SUISSE ÉLIMINÉE SANS PRENDRE DE BUT C'est peut-être oublier que si, d'après les stéréotypes, l'Italie est tricheuse, fourbe et sans cesse miraculée, sa défense est réputée intraitable. Cliché ou pas, les partenaires de Fabio Cannavaro n'ont quasiment pas laissé le moindre espoir aux Australiens. L'Italie était pourtant réduite à 10 depuis la 51e minute et l'exclusion de Marco Materazzi sur un carton rouge direct. Le match contre l'Australie a confirmé la qualité de la défense italienne, qu'aucun attaquant n'a réussi à prendre en défaut depuis le début de la Coupe du monde. Le seul but que les Italiens ont encaissé a été inscrit contre son camp par l'un de leurs défenseurs, Cristiano Zaccardo, face aux Etats-Unis. Avec une expulsion et deux matches sans but sur action de jeu, la journée de lundi a accentué l'aspect peu spectaculaire des huitièmes de finale disputés jusqu'à présent en Allemagne. Sur le plan défensif, la Suisse a fait mieux que l'Italie. Mais elle se retrouve éliminée sans avoir encaissé le moindre but en quatre matches. La France a elle aussi érigé la solidité défensive en vertu cardinale de tout aspirant au titre de champion du monde. La défense française passera un test sérieux mardi face à la jeunesse, à la vivacité et au jeu offensif des Espagnols, qui ont encore exprimé mardi leur confiance en leur qualification pour les quarts. Les sélectionneurs des deux pays semblent jouer au chat et à la souris avant leur huitième de finale. L'Espagnol Luis Aragones a annoncé une composition d'équipe, dans laquelle le Français Raymond Domenech a cru voir un coup de bluff, ce qui l'a incité à ne rien dévoiler de ses plans. Avec le retour de Zinedine Zidane, Domenech pourrait être tenté de revenir à un schéma avec un seul attaquant, afin de privilégier la solidité défensive en renvoyant David Trezeguet sur le banc. Le danger serait alors de suivre l'exemple suisse.