Nous sommes lundi 29 février 1960 à Agadir. La ville tremble pendant 15 secondes infernales. La terre a grogné, une secousse tellurique de magnitude 5,7 à l'échelle de Richter et Agadir n'est plus. « Le 29 février 1960 à 23h 40, le paradis est devenu l'enfer », témoigne Mme Kerglonou sur le site http://www.agadir1960.com. Nous sommes lundi 29 février 1960 à Agadir. La ville tremble pendant 15 secondes infernales. La terre a grogné, une secousse tellurique de magnitude 5,7 à l'échelle de Richter et Agadir n'est plus. « Le 29 février 1960 à 23h 40, le paradis est devenu l'enfer », témoigne Mme Kerglonou sur le site http://www.agadir1960.com. « Un sourd grondement (comme un bombardement géant) accompagné de violentes oscillations réveille brutalement les habitants; la peur au ventre, j'attrapai mon bébé (âgé de 1 mois) de son berceau pour nous diriger vers l'escalier, c'était la panique!», ajoute-t-elle. «Les gens criaient, se poussaient, enjambaient tant bien que mal, dans l'obscurité accentuée par la poussière des immeubles qui s'effondraient, des gravats, des blocs de plâtre qui encombraient l'escalier. Enfin, nous réussissions à atteindre un terrain vague, en bordure de route, à proximité de notre immeuble », se souvient-elle. Cris, hurlements des blessés, odeur de gaz, de soufre, des gens courant dans tous les sens, terrifiés, paniqués ne sachant où aller, en tenue de nuit et même complètement dénudés... Il faisait si chaud quelques heures auparavant... « La gendarmerie marocaine, des hommes se précipitaient pour essayer de sauver leur famille et sous nos yeux dilatés par l'horreur, les immeubles s'effondraient doucement, les uns après les autres, comme des châteaux de cartes, ensevelissant ceux qui voulaient y entrer, la terre tremblait toujours et nous avions du mal à garder notre équilibre... », racontent d'autres rescapés. Au total, 15.000 personnes ont péri, et 25.000 autres blessées et une ville totalement rasée. Comme à son habitude, le forum Izorane commémore le 53ème anniversaire de la destruction d'Agadir en février 1960 dans l'hommage et le respect de tous les martyrs-sans distinction de confessions mais aussi dans l'espoir de contribuer à positiver les acquis de la cité, apprend-t-on dans un communiqué Ainsi, pour lier le passé au présent, le thème choisi pour les célébrations de cette année est : “Quelle gestion du foncier d'Agadir de 1960 à 1973?». Un choix dicté par l'originalité de la renaissance d'une ville dans un contexte dramatique et des contraintes complexes par un seul opérateur, qui était le HCRA...et que les décideurs de la ville doivent étudier minutieusement pour en tirer les enseignements nécessaires pour une mise en œuvre d'une gestion rationnelle et optimale du foncier actuel, qui demeure “le nerf de la guerre” de tout développement. D'autre part, IZORANE a tenu à ce que ce rendez-vous annuel soit un moment public et solennel pour la valorisation des compétences locales, c'est à dire rendre un hommage de reconnaissance à des hommes et des femmes (du passé ou d'aujourd'hui) qui se sont dévoués, généralement sans tapage médiatique, dans leurs métiers ou dans leurs passions au profit des Gadiris et du rayonnement de leur paisible cité. Izorane espère faire de ces personnes un exemple d'une culture pérenne parmi les diverses générations de notre Forum. Telles sont les grandes lignes de cette commémoration qu'Izorane n'Agadir s'apprête à célébrer le 28 février, le 1er et 2 mars 2013 avec tous les amoureux de cette ville, où qu'ils soient et d'où qu'ils viennent. C'est une invitation renouvelée à partager les actions du forum et les préoccupations des Gadiris. A rappeler que le forum a été créé lors de la célébration du quarantenaire de la reconstruction de la ville de la renaissance en février 2000. Des anciens d'Agadir, de confessions, de communautés et de générations différentes, se sont retrouvés pendant 5 jours pour échanger de manière informelle. Tous se sont mis d'accord: il était impérieux de créer un cadre de rencontre et de transmission des informations entre eux dans le but de lutter contre la disparition des «mémoires» qui allait immanquablement avoir lieu quand les uns et les autres ne seraient plus de ce monde… Plus tard des associations se sont créées, surtout parmi les Gadiris de l'étranger, en France, au Canada et ailleurs. Des archives et des documents de la «mémoire collective» ont commencé à circuler, surtout sur la Toile. Des rapprochements individuels entre les membres de la grande famille des Gadiris ont été accomplis, contribuant ainsi au lancement d'une dynamique d'appropriation des lambeaux de l'histoire de cette ville martyre.