Quelque 15.000 personnes ont assisté jeudi soir à l'ouverture de la 12ème édition du festival Gnaoua et Musique du Monde d'Essaouira (sud), vibrant aux rythmes d'une "fusion" entre samba brésilienne et musique gnaouie. "Le festival d'Essaouira s'est imposé au fil des ans comme un événement majeur dans l'espace culturel, non seulement au Maroc, mais en Afrique", a déclaré la ministre de la Culture Touria Jabrane aux spectateurs ayant bravé le vent fort et la fraîcheur du soir. Le coup d'envoi du festival avait été auparavant marqué par le défilé d'une vingtaine de groupe gnaoua à travers les principales artères de la médina (vielle ville), envahies par des dizaines de milliers de personnes. Notamment des touristes européens, venus assister à ce "Woodstock marocain", selon l'expression d'un organisateur. Outre la ministre de la Culture, l'ouverture du festival d'Essaouira, "carrefour des musiques du monde", a été présidée par André Azoulay, conseiller du roi et président de l'Association "Essaouira-Mogador", initiatrice du festival. Jeudi soir, la foule massée sur la place Moulay Hassan, l'une des trois grandes scènes du festival, a rendu hommage à Mahmoud Guinea après qu'il eût dirigé avec brio le concert mixant musique gnaouie avec celle de la troupe brésilienne Afoxé Loni. Mahmoud Guinea est l'un des principaux maâlems (grands maîtres) gnaoua, une musique qui associe rythmes africains et cultes des saints de l'islam. C'est aussi un spécialiste des "fusions" musicales, avec des artistes comme Carlos Santana, Adam Rudolph ou Will Calhoun. Au total, une vingtaine de maâlems marocains se produiront à Essaouira, "la cité des alizés", cette ville portuaire fortifiée qui fut un carrefour du commerce de l'or, des épices et des esclaves. La 12ème édition du festival -qui avait rassemblé 400.000 personnes en 2008- offre un riche plateau avec la participation de vedettes internationales comme le roi du raï, l'Algérien Khaled, légende vivante et ambassadeur de la "world music", la griotte malienne Bbani Koné, l'Américain Donald Harrison et sa troupe Congo Nation.