La chambre criminelle (premier degré) près de la Cour d'appel d'Agadir a prononcé, vendredi matin, des peines allant jusqu'à 18 mois de prison ferme et des acquittements à l'encontre des individus poursuivis dans les évènements qu'a connus Sidi Ifni en été dernier, rapporte l'agence MAP. Les faits datent du 7 juin 2008. Des affrontements ont opposé les forces de l'ordre à des jeunes chômeurs qui avaient bloqué l'accès au port de la petite ville du sud. Ces personnes étaient poursuivies selon la MAP, pour « constitution et direction d'une bande criminelle, incitation à l'incendie volontaire d'un véhicule non occupé, tentative d'homicide sur un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions et participation à la destruction d'installations industrielles ». De même, on les reprochait aussi d'« entrave à la circulation ayant occasionné des blessés, destruction d'installations portuaires et de voies d'accès au port, attroupement armé et participation à une manifestation non autorisée ». Au total dix huit personnes ont été condamnées. Leurs peines vont de 7 mois d'emprisonnement ferme à deux ans avec 18 mois ferme plus une amende de 500 dirhams. Trois autres accusés ont été acquittés. La seule femme poursuivie dans cette affaire, Khadija Ziyane, a échappé à la prison. Elle a écopé d'une amende de 1.500 dirhams. Par ailleurs l'agence EFE rapporte que la plupart des personnes condamnées aujourd'hui ont effectué une bonne partie de leurs peines, vu qu'elles ont déjà passé 8 mois derrières les barreaux. Les peines rendues par la justice ont été reçues comme une « victoire » par les habitants de la ville, qui craignaient des sanctions beaucoup plus sévères, compte tenu de la gravité des accusations selon Lucille Daumas, de l'ONG Attac, cité par EFE. « Avec cette sentence, ils allègent la pression qui est vécu à Sidi Ifni, sans perdre la face », a poursuivit la responsable d'Attac dont plusieurs militants étaient poursuivis dans le cadre de ce procès. Plusieurs organisations comme l'Association marocaine des droits humains (AMDH) étaient montées au créneau pour contester le rapport des parlementaires sur les affrontements de l'été dernier. De même, elles avaient dénoncé les arrestations et les détentions de représentants du mouvement social d'Ifni. Tout le monde connaît le bien-fondé des revendications qui a conduit aux évènements, mais la population de Sidi Ifni attend toujours.