Le festival de Marrakech, septième du nom, a accueilli tout au long de la semaine une impressionnante brochette de stars internationales. Nouvelle place forte du septième art, le rendez-vous marocain, qui s'achève dimanche, ambitionne de devenir une vitrine pour la production internationale alors que le pays est déjà très prisé pour les tournages de grosses productions. "Le Maroc veut enfin exister dans un territoire qui s'appelle le cinéma. Le Festival de Marrakech est un excellent moyen d'y arriver. Mais il faudra encore des années de travail avant d'acquérir une véritable influence". Nouredine Sail, son vice-président et directeur du Centre Cinématographique Marocain, fait preuve de réalisme. Mais ne peut s'empêcher de faire un rêve. "Celui d'un festival qui deviendra la vitrine d'un cinéma de la Méditerranée du Nord et du Sud, attirera les acheteurs du monde entier et s'imposera comme un marché important". Si Marrakech, du haut de sa septième édition, n'en est pas encore vraiment à attirer l'économie, il génère davantage de co-productions. Le Maroc est une terre d'accueil de plus en plus courue pour les tournages de films étrangers. Anglais, allemands, italiens, français, et bien sûr américains. Gladiator, Alexandre, La mort dans la peau... "En tout une quinzaine de longs métrages internationaux chaque année, plus une dizaine de téléfilms. Qui laissent dans notre pays une centaine de millions de dollars par an, somme rondelette qui alimente l'économie générale et sert à financer le cinéma marocain". Ridley Scott a quitté Ouarzazate dimanche dernier après y avoir passé trois mois pour Body of Lies, avec Leonardo DiCaprio et Russell Crowe. "Nous bénéficions de la multiplication actuelle des films hollywoodiens traitant de la situation au Moyen-Orient. Outre les studios de Casablanca et de Ouarzazate, le Maroc offre un véritable artisanat du cinéma, couvrant tous les métiers. Quelle meilleure formation pour des techniciens, de travailler avec des réalisateurs comme Martin Scorsese ou Oliver Stone?" 18 films en 2007 Le Mr Cinéma du Maroc ne décolère pas de s'être fait souffler par l'Espagne le tournage d'Astérix aux Jeux Olympiques. "Il devait avoir lieu à Casablanca et rapporter six millions d'uuros. Mais la région de Valence a proposé de verser la même somme à la production française pour qu'elle installe son décor à Alicante. Une manoeuvre déloyale, dont nous nous sommes plaint auprès de Bruxelles". Heureusement, le cinéma marocain occupe aussi le terrain. L'année 2007 fut exceptionnelle en terme de production nationale, avec 18 films mis en boîte. Contre une quinzaine en moyenne. Le fruit d'une politique de plus en plus volontariste et active en matière de septième art. "Nous avons mis en place un système d'avance sur recettes comme en France et nous espérons atteindre les vingt films par an. Le Maroc est, juste derrière l'Egypte, le plus grand producteur d'Afrique. Nos films représentent 15% du marché, ceux des Etats-Unis 55%. Mais ce sont les longs métrages marocains qui occupent le plus souvent la tête du box-office national. Ainsi, cette année, Les anges de Satan ont attiré plus de spectateurs que Spider-Man 3". De quoi donner à rêver à Nouredine Sail. Palmarès: ETOILE D'OR/GRAND PRIX Autum ball (Sügisball), de Veiko Õunpuu, Estonie. PRIX DU JURY EX-AEQUO Slingshot (Tirador) de Brillante Ma. Mendoza, Philippines et The Hard-Hearted (Kremen) de Alexey Mizgirev, Russie. PRIX D'INTERPRETATION FEMININE Yu Yun-Mi, pour le film With a girl of black soil (Geomen Tangyi Sonyeo Oi) de Jeong Soo-il, Corée du Sud. PRIX D'INTERPRETATION MASCULINE Tommi Korpela pour le film Man's job (Miehen Työ)de Aleksi Salmenperä, Finlande.