Coca-Cola, Sony, Nestlé seront-ils vos nouveaux amis sur Facebook ? Depuis le mardi 6 novembre, la publicité fait son entrée sur le réseau social le plus en vue du moment. Fort de 50 millions d'inscrits, Facebook a ouvert tout grand sa porte aux annonceurs, en leur permettant de cibler ses membres. Des membres qui décrivent volontairement leurs goûts sur leurs pages – un rêve de publicitaire. La publicité infiltre le réseau Facebook "C'est une nouvelle manière de faire de la publicité sur Internet", a déclaré Mark Zuckenberg, fondateur du site, devant un parterre de cadres marketing et publicitaires. Les entreprises peuvent désormais, d'une part, créer leur profil sur le réseau et y mettre en valeur leurs produits. Les annonceurs peuvent, d'autre part, envoyer sur les pages personnelles des utilisateurs des publicités ciblées, liées à leur profil, leurs centres d'intérêt et leurs actions sur le réseau. Enfin, un système qui permet de diffuser de manière virale des messages a été mis en place. Si un membre entre en contact avec la page d'une entreprise, cette interaction "se diffusera sur tout le graphique social" de l'internaute (la liste de ses contacts sur Facebook). L'INITIATIVE POURRAIT ÊTRE DÉCLARÉE ILLÉGALE Cette initiative indigne les défenseurs de la vie privée. "Les utilisateurs postent leurs données pour leurs amis, pas pour les publicitaires", s'insurge l'Electronic Privacy Information Center (EPIC). "Les sites de socialisation en disent beaucoup sur vous et sur vos amis. Si Facebook veut partager ces données avec les publicitaires, il doit demander la permission", plaide-t-il. Elle pourrait également être purement et simplement déclarée illégale, comme l'a relevé le New York Times. Dans l'Etat de New York, une loi vieille de cent ans souligne en effet que "toute personne dont le nom, le portrait, l'image, ou la voix est utilisé dans l'Etat à des fins publicitaires ou commerciales sans un préalable consentement écrit" peut faire appel à la justice. "Dans de nombreux Etats, un consentement online est désormais de plus en plus assimilé à un accord écrit. Et il est difficile pour une personne apparaissant dans ces publicités de protester car cette même personne a auparavant choisi de s'identifier à la marque faisant la publicité", a rétorqué au quotidien américain Chris Kelly, responsable de la protection de la vie privée sur Facebook.