La police afghane a découvert le corps criblé de balles d'un deuxième otage sud-coréen exécuté par les talibans. Le groupe terroriste a fixé un nouvel ultimatum à mercredi matin. Les talibans, qui détiennent vingt-deux Sud-Coréens, ont tué hier un deuxième otage, en dépit des négociations qui avaient repris avec le gouvernement afghan, après l'expiration, dans la matinée, du dernier ultimatum des ravisseurs. Le vice-ministre afghan de l'Intérieur, Munir Mangal, qui dirige la cellule chargée d'obtenir la libération des bénévoles chrétiens, avait déclaré peu avant que « les pourparlers se poursuivent pour persuader les talibans de relâcher leurs otages ». Dans la soirée, la chaîne de télévision qatarie, al-Jezira, a diffusé les premières images présentées comme celles des otages. Les talibans se sont emparés il y a deux semaines de vingt-trois bénévoles chrétiens coréens, dont dix-huit femmes, dans la province de Ghazni, au sud-ouest de Kaboul. Ils ont tué mercredi dernier le chef du groupe, à l'expiration d'un précédent ultimatum. Ils assurent que seul l'élargissement d'islamistes détenus par Kaboul permettra de dénouer la crise et avaient exclu dimanche de poursuivre les tractations, accusant Kaboul et Séoul de mauvaise foi. Le gouvernement afghan exige que les talibans libèrent d'abord les dix-huit femmes, mais les insurgés ont réclamé que le gouvernement relâche en premier leurs camarades, d'où l'impasse actuelle. Le président Hamid Karzaï ne s'est exprimé sur la question que pour condamner l'enlèvement, le plus important depuis que le régime taliban a été renversé en 2001. Le chef de l'État avait fait l'objet de vives critiques en mars dernier pour avoir accepté de relâcher des talibans en échange de la libération du journaliste italien Daniele Mastrogiacomo. Il avait juré que l'on ne l'y reprendrait plus. De son côté, l'Organisation de la conférence islamique (OCI) a appelé à la libération « immédiate » des otages, dénonçant leur rapt comme « un acte contraire à l'islam ». Par ailleurs, seize gardes de sécurité afghans et trois policiers ont été tués dans trois attaques séparées, dont deux dans la région où sont détenus les Sud-Coréens. Un soldat britannique a également été tué, dimanche, lors d'une opération militaire dans le sud du pays.