Décidément, les journalistes de la MAP en poste à l'étranger dérangent certains milieux peu enclins à ressentir la moindre sympathie pour tout ce qui est marocain. On ne veut pas d'eux, et on n'hésite pas à le leur signifier de la manière la plus discourtoise, dès qu'il s'agit en particulier de la question du Sahara. En l'espace de près d'un mois, deux d'entre eux au moins ont goutté à la frustration d'être empêchés de faire leur travail et d'être éjectés hors de réunions où cette question devait être "analysée". L'un en Espagne, l'autre en France, ils ont subi sèchement la loi de leurs censeurs. Ni leurs accréditations dûment obtenues auprès des autorités compétentes, ni les droits inhérents à l'exercice de la profession dans ces deux pays, ne leur ont été d'un grand secours devant l'intransigeance manifestée à leur égard. Le dernier impair en date remonte à samedi dernier lorsque Mokhtar Grioute, journaliste à MAP-Paris, a été empêché par des éléments de la sécurité algérienne et du "polisario" d'accéder au Centre culturel algérien dans la capitale française pour couvrir une Conférence-débat sur la question du Sahara. Même porteur d'une invitation, le journaliste a été sommé de quitter les lieux au mépris de tous les droits qui lui sont reconnus dans ce pays de liberté et de démocratie, et de toutes les règles de déontologie et de bienséance. Ses protestations n'ont fait qu'ajouter à la radicalisation de ces vigiles de l'éjection du tout-marocain, soucieux du déroulement de la conférence dans l'intimité des détracteurs habitués à s'activer en cercles fermés pour s'adonner à coeur joie à leurs (d)ébats faits de mensonges et de calomnies. En avril dernier, Saïd Ida Hassan, journaliste au bureau de MAP-Madrid, avait eu droit au même traitement lorsqu'il s'était présenté pour couvrir une conférence sur le Sahara organisée dans la capitale espagnole. Fait gravissime, la conférence se tenait dans un lieu public, l'Ateneo, un centre culturel de Madrid réputé pour abriter "la libre parole et la liberté d'expression", où le large public assiste - en principe - à toutes les manifestations sans restriction aucune. Ce principe n'a malheureusement pas valu pour le journaliste de la MAP dont la carte de presse, délivrée par la présidence du gouvernement espagnol elle-même, a été jugée d'aucune valeur par les sentinelles postées à l'entrée de la salle qui l'ont expulsé manu militari.