Elections 2007 : Al Adl Wal Ihssane sanctionne le PJDAl Adl Wal Ihssane ne votera pas pour le PJD. C'est ce que confirme, à ALM, Fathallah Arsalane, porte-parole de la Jamaâ. Ce dernier juge que les "jeux sont faits" et qu'il n'y a pas besoin d'appeler au boycott du scrutin de septembre 2007. Al Adl Wal Ihssane ne votera pas pour ses "frères" du PJD (Parti de la justice et du développement). Interrogé par ALM, Fathallah Arsalane, porte-parole de la Jamaâ, a indiqué que la non-participation d'Al Adl Wal Ihssane au prochain scrutin du 7 septembre 2007 veut dire que les adlistes ne voteraient pour personne. «Les jeux sont faits. Les partis politiques ont été défaits et d'autres ont été marginalisés», indique Fathallah Arsalane qui précise que sa Jamaâ «n'a nullement besoin d'appeler au boycott de ces élections puisque le peuple s'est déjà prononcé». Le leader adliste fait allusion au «manque d'enthousiasme» pour l'inscription sur les listes électorales". «Ils ne veulent pas de notre participation et nous n'y sommes pas chauds non plus», conclut le porte-parole d'Al Adl. Lors des précédentes élections, plusieurs analystes avaient estimé, en 2002, que les voix d'Al Adl Wal Ihssane avaient été concluantes dans les résultats obtenus par le PJD. C'est ce qui expliquerait, encore une fois, l'"enthousiasme" dont fait preuve, depuis quelques semaines, le MUR (Mouvement unicité et réforme, l'un des viviers des voix PJD) pour la défense des "causes" de la Jamaâ. Sur les colonnes d'"Attajdid", il n'est plus surprenant de retrouver un soutien implicite aux membres d'Al Adl ayant maille avec la justice : Omar Mouhib, Mohamed Abbadi, Rachid Ghoulam ou encore Hayat Bouaïda, la adliste de Safi qui prétend avoir été séquestrée par la police. Il y a quelques mois, Saâd Eddine El Othmani avait été sévèrement pris à partie par les siens à Tétouan pour le manque de soutien apporté justement à Al Adl dans le cadre du bras de fer avec les autorités. Al Adl Wal Ihssane, lors de la récente réunion des secrétaires des sections régionales du Cercle politique (session Omar Mouhib), s'en est violemment pris à l'Etat, aux partis politiques et même aux syndicats. Pour le Cercle politique d'Al Adl, comme le souligne Omar Mkassou, S.G-adjoint de cette instance, lesdits protagonistes sont responsables de la «dégradation générale de la situation» qui se manifeste, à l'en croire, par les attentats, l'immigration clandestine et les taux effarants de la criminalité. Les adlistes, à l'approche du 24 mai, premier anniversaire du lancement des fameuses "portes ouvertes", ont été appelés à investir davantage l'espace public au niveau local notamment et de maintenir la pression. Cet appel est accompagné d'une invitation à plus de présence dans les instances de la Jamaâ, mais aussi au niveau local "au cœur des événements". Pour Omar Mkassou, qui s'exprimait devant les siens, au nom du Cercle politique, le bras de fer avec les autorités ne serait autre qu'une "épreuve" qu'il faut surmonter avant d'atteindre les objectifs tracés. Le leader adliste ressort encore une fois le "Pacte islamique" cher à Abdelouahed Moutawakkil comme seule "issue" possible. Le secrétaire général du Cercle politique d'Al Adl avait émis un appel, en décembre dernier, à une "alliance nationale" ou "islamique" pour "sauver le Maroc". Pour Abdelouahed Moutawakkil, cet appel est destiné à toutes les bonnes volontés, les politiques et le reste des acteurs, pour arrêter de disperser les efforts dans des "batailles marginales" qui occultent le plus important : la "lutte pour la réforme et le changement". La "charte nationale" ou "islamique" voulue par la Jamaâ, selon l'appel de Abdelouahed Moutawakkil, devra définir les «grandes lignes du régime politique capable de remporter l'adhésion et la confiance des Marocains». «N'est-ce pas l'essence même de la démocratie ?», s'interroge le responsable adliste. L'appel du pied n'a pas eu d'écho. La tension a repris le dessus.