Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Nabil Benabdellah, a qualifié de «positif» le bilan de la liberté de la presse au Maroc, précisant que tout le monde convient aujourd'hui que cette liberté s'est considérablement élargie. M. Benabdellah, qui s'exprimait jeudi sur les ondes de la Radio nationale à l'occasion de la journée internationale de la liberté de la presse (3 mai), a indiqué qu'«on ne peut pas comparer la liberté de la presse aujourd'hui à ce qu'on a vécu auparavant». De nos jours, la pratique journalistique au Maroc offre aux journalistes de larges possibilités d'exprimer leurs opinions en toute liberté et de suivre les différents événements nationaux et internationaux, a-t-il ajouté. Le ministre a souligné également qu'il convient d'admettre que les dossiers qui ont été soumis à la justice et dans lesquels sont impliqués des journalistes, ont été gérés avec beaucoup d'intelligence et de sagesse, «ce qui nous a permis d'éviter le recours à des peines privatives de liberté ou à la suspension définitive de revues marocaines». Par ailleurs, le ministre a rappelé que l'élaboration du projet de code de la presse a franchi d'importantes étapes, et a pris en considération plus de 90 pc des avis et propositions exprimés par les professionnels. Il a précisé, dans ce cadre, que le seul différend qui persiste encore est relatif à la suppression totale des peines privatives de liberté. Le texte proposé supprime 18 de ces peines privatives de liberté sur 24 et réduit de façon considérable la durée de la peine dans les 6 dispositions restantes, a-t-il expliqué. Ce projet de loi habilite le juge à prononcer des peines privatives de liberté ou seulement des amendes, outre la possibilité de tenir compte du principe des circonstances atténuantes, a poursuivi le ministre. Concernant les sources d'information, M. Benabdellah a indiqué que le texte proposé insiste sur la protection du journaliste lors de l'exercice de ses fonctions et la préservation de la liberté de la presse. Il insiste également sur la nécessité de permettre au journaliste d'accéder aux informations notamment auprès des pouvoirs publics, qui sont appelés à désigner un interlocuteur officiel pour la presse, a-t-il noté. Le ministre a mis l'accent, par ailleurs, sur la nécessité pour les professionnels d'organiser eux-mêmes leur profession loin de toute intervention de l'Etat, rappelant dans ce cadre que ce projet de loi stipule la création d'un Conseil national de la presse, où siègeront des journalistes, des éditeurs et des représentants de la société civile et de l'Etat. Ce Conseil sera chargé, entre autres, d'élaborer une charte de déontologie de la profession et de veiller à ce qu'elle soit appliquée et respectée par tous les intervenants dans le secteur.