Les efforts accomplis pour résorber l'habitat insalubre, illégal et anarchique nécessitent un appui certain en matière d'accompagnement social. Certes, le Maroc a acquis une expérience dans ce domaine, notamment ces dernières années suite aux évaluations des stratégies et modes opératoires dans ce sens, mai encore faut-il déployer davantage d'efforts pour l'accompagnement social. A Agadir, le quartier Day Day est le théâtre actuellement d'une opération de ce genre, en parallèle avec un projet de taille consistant à résorber l'habitat insalubre. Selon les études et recherches effectuées à cet effet, les projets d'une telle ampleur sociale ne peuvent aboutir sans prise en considération de la donne sociale. Analphabétisme, chômage, criminalité, abandon scolaire, divorce autant de phénomènes sociaux qui nécessitent une intervention de proximité. Par conséquent, les autorités chargées de l'exécution, avaient pensé à une démarche de maîtrise d'ouvrage sociale ou d'Accompagnement social de projet (ASP). Cette tâche a ainsi fait l'objet d'une convention entre l'Agence de développement social (ADS) et le holding d'aménagement Al Omran. En effet, les deux parties se sont mises d'accord sur le caractère impératif de la prise en compte de la composante sociale dans les opérations de résorption de l'Habitat Insalubre portées par le Holding, notamment dans le cadre du programme « Villes Sans Bidonvilles ». La résorption durable de l'habitat insalubre, doit donc s'accompagner d'un processus visant le développement humain et social des populations concernées et tenir compte de leurs spécificités, modes de vie et capacités économiques pour la production de solutions « habitat » appropriées, mais également en vue d'enclencher et accompagner une dynamique de développement humain durable. Mais la tâche n'est pas aussi facile. Le bidonville en question concentre, en effet, une pléthore de problèmes sociaux et de formes de précarité et de vulnérabilité, mais il faut dire aussi qu'il les cristallise, et parfois les aggrave, plus qu'il ne les génère. De plus, le bidonville, au-delà de toute stigmatisation, ou a contrario de toute apologie, constitue souvent la réponse urbaine la plus appropriée aux caractéristiques sociales et socio-économiques d'une frange de la population. Pour davantage d'efficience dans son action, l'ADS s'est dotée d'un département de Développement Social Urbain (DSU). L'objectif étant de rendre performante sa capacité d'intervention dans ce domaine. Pour ce qui est des missions que s'est assignées l'ADS, il y a lieu de signaler trois axes principaux. Ceux-ci découlent de ses nouvelles orientations stratégiques, visant une plus grande implication dans le développement social urbain, de la nécessité d'un accompagnement social des opérations de résorption de l'habitat insalubre, et de ses lâches et obligations en tant qu'établissement public, voué au développement social et humain. Il est vrai, cependant, que de par son statut d'acteur public qui agit dans un cadre partenarial et en même temps qui accomplit sa mission traditionnelle d'agence de développement, beaucoup de difficultés handicapent son intervention. La question préoccupante reste le fait qu'elle est perçue comme un « corps étranger » dans un contexte jusque-là exclusivement et traditionnellement monopolisé par des opérateurs techniques. Pourtant, l'eprit et la philosophie de l'INDH dictent cette synergie sectorielle pour aboutir simultanément à une action intégrée et à des résultats tangibles, dans le cadre de l'ambitieux programme gouvernemental Villes sans bidonvilles" (VSB). Selon des sources de l'ADS, la mission de l'Accompagnement social des projets (ASP) consiste à réaliser un diagnostic socio-économique, en lien avec le développement territorial urbain, favoriser le désenclavement et la mise en valeur du site d'accueil à Taddart, à promouvoir les actions de formation et de sensibilisation et à encadrer la population. Mais ce qui semble intéressant et revêt un caractère primordial est cette politique de gouvernance du projet, dans la mesure où il s'agit de l'essence de l'action de l'ADS. L'agence et conformément à la convention se charge d'assurer une articulation efficiente entre le décisionnel et l'opérationnel, à travers un comité de pilotage et un autre de suivi qui se chargent d'orientation générale et veillent à la cohérence des interventions et à l'opérationnalisation des décisions en plus de la coordination des actions sur le terrain.