L¹an dernier, le Maroc Classic, placé pour la cinquième année consécutive sous la Présidence d¹Honneur de SAR le Prince Moulay Rachid, semblait avoir battu son record de participations après avoir réuni pour la première fois de son histoire 70 voitures au départ au lieu de la cinquantaine d¹équipages habituels. Eh... bien le record fut battu cette année avec 72 voitures au départ... et ce parce que son organisateur s¹était engagé à ne pas dépasser les 70 équipages au départ ! De l¹avis unanime des participants, ce passage à une dimension encore supérieure n¹a provoqué aucune crise de croissance. Le faste et la qualité de l¹accueil, comme l¹encadrement et la convivialité, vertus traditionnelles de l¹épreuve, ont été intégralement préservés. Le parcours proposé cette année s¹est avéré certainement le plus beau jamais tracé par le créateur et promoteur de l¹épreuve Jean-François RAGEYS. Plus excitant et sportif que d¹habitude pour les passionnés de conduite sportive sur route, qui ont pu s¹en donner à coeur joie grâce à l¹encadrement tout aussi bienveillant qu¹attentif des autorités marocaines, et ce dans le strict respect des règles de sécurité. Quant aux amateurs de sites grandioses et d¹émouvants paysages, ils furent mieux servis que jamais par une nature qui s¹était parée de ses plus beaux atours. Qui plus est le beau temps fut de la partie pendant la seule durée du Rallye... car Marrakech se retrouva sous la pluie dès le lendemain de l¹arrivée. Dans l¹espoir de départager plus nettement les concurrents les plus rompus à l¹exercice de la régularité, l¹organisation s¹est efforcée cette année de rendre leur tâche plus ardue. Tout d¹abord grâce à un système de chronométrage fiable et très précis, puis par quelques épreuves de régularité plus sportives et enfin par plusieurs contrôles de passage judicieusement situés sur le tracé de secteurs de classement, histoire de perturber leur rythme. Ces innovations provoquèrent, il est vrai, un certain nombre de victimes parmi les plus distraits, mais ne troubla guère les spécialistes les plus pointus. On peut d¹ailleurs mesurer l¹âpreté de la compétition en notant que 33,8 points séparent dans la catégorie «Classic», le premier du 10e équipage classé, sans commentaires ! Dans la catégorie «Classic», la bataille pour la victoire a été longtemps indécise puisque c¹est le GP de Marrakech qui permit à Olivier Lazar et Stéphane Agostini (Ferrari 308 GTS) de remporter la victoire.., pour la deuxième année consécutive. Un exploit jamais réalisé depuis la création du «Maroc Classic» en 1993. Pourtant le début du rallye ne leur avait été guère favorable puisqu¹ils pointaient en fin de première étape à la 3O° position après une erreur de navigation. On trouvait comme premier leader l¹équipage autrichien Michael Feichtinger-Michael Haberl (Jaguar XK 140), puis en fin de deuxième étape Claude et Dominique Laurent sur Lotus Elan.... Mais Olivier Lazar entamait une remontée fulgurante en pointant déjà à la 66e place. Perdant au cours de la 3e étape sa place de leader Claude Laurent laissait à un équipage austro-allemand grand fidèle du «Classic», Elmar Wiederin-Alexander Hofer (Porsche 356) le soin d¹emmener un peloton très serré composé de Claude et Bernard Consten (Jaguar Type E), Cerezo Père et Fils (Jaguar XK 150), Claude et Dominique Laurent, Dafir Arraki-Patrick Charron (Triumph TR5), Gauthier Ismael-Dominique Lusignan (Mini Cooper S), les Frères Castelein (Mercedes 300 SL) et enfin Olivier Lazar-Stephane Agostini. C¹est au cours de la quatrième étape que l¹équipage espagnol des Cerezo se portait au commandement pour le conserver avec 3/10e de point d¹avance sur Olivier Lazar jusqu¹à Marrakech terme du parcours «routier» mais avant le GP de régularité. Au terme de cette 6e et dernière étape, 7 équipages uniquement séparés de 6,4 pts pouvaient encore prétendre à la victoire finale. Certains redoutaient l¹incidence du Grand Prix alors que d¹autres l¹attendaient avec impatience. Et ce fût donc ce Grand Prix - remporté par Eric Comas et sa berlinette Alpine Renault - qui arbitra le duel Lazar-Cerezo-Castelein à l¹avantage de la Ferrari. Dommage pour les Cerezo finalement sur le podium qui flirtent depuis plusieurs années avec la victoire. En terminant seconds, les Belges Jean-Claude et Jacques Castelein (Mercedes 300 SL) ont donc atteint leur objectif en se plaçant deuxième à l¹arraché grâce à leur performance sur le circuit du GP. Les dix premiers équipages ont prévu de revenir l¹an prochain: nul doute que la revanche sera chaude ! Doublé historique également dans la catégorie «Prestige» du fidèle équipage marocain de Rafik et Dalila Lahlou (Porsche 911) vainqueur en 2005 dès la première année de l¹ouverture du «Classic» au GT modernes... Ce couple fort sympathique a rendu un hommage très apprécié à l¹équipage des frères Alain et Yvon Revret (Porsche 993) qui aurait pu remporter l¹épreuve sans une malencontreuse sortie de route dans la descente du Tiz N¹Test. Cette année encore, le Maroc Classic a bien mérité son qualificatif «la Route du Coeur», concurrents et partenaires ont fait assaut de générosité au cours de la traditionnelle soirée de la «Vente aux Enchères» qui reste un moment fort de cette semaine magique. Lors de la superbe soirée de gala un chèque d¹un montant provisoire de 480.000 dirhams a été remis à Madame Leïla Cherif, Présidente de l¹Heure Joyeuse, Association partenaire social du Rallye. Les sommes ainsi récoltées qui représentent en 7 ans près de 3.500.000 dirhams, seront investies dans des projets en partenariat avec les Associations d¹un monde rural en plein développement. Une 14e édition particulièrement réussie qui récompense les efforts inlassables de ses organisateurs.