"Le Royaume du Maroc est plus que jamais conscient des enjeux d'un développement durable bâti sur des liens de coopération pour une intégration réussie à l'économie mondiale", a souligné, jeudi à Genève, le Premier ministre, Driss Jettou. Intervenant, en sa qualité d'invité, à l'ouverture de la 12e Conférence annuelle de l'Association mondiale des Organismes de la promotion de l'investissement (Waipa), M. Jettou a affirmé que le Maroc, qui "se fonde à cet égard sur une vison qui se veut cohérente de la coopération Sud-Sud dans les domaines tant politique, qu'économique et social, a compris la nécessité d'intégrer les espaces et les groupes économiques régionaux où se joue l'essentiel de la compétitivité des économies". Il a, dans ce contexte, rappelé l'engagement du Royaume dans le partenariat euro-méditerranéen, qui se donne pour objectifs de bâtir un espace de paix, de stabilité et de co-prospérité entre les cultures et les peuples des deux rives de la Méditerranée". Le Maroc, qui un acteur de ce partenariat, est aussi un des premiers à avoir adhéré à la nouvelle politique de voisinage de l'Union européenne élargie, a-t-il fait remarquer, soulignant qu'il s'agit là d'une "démarche qui conforte la demande du Royaume d'un statut avancé dans ses relations avec l'UE". D'un autre côté, a-t-il dit, "l'Accord de libre-échange conclu entre le Maroc et la Turquie, mais aussi l'Accord d'Agadir, qui réunit le Maroc, la Tunisie, l'Egypte et la Jordanie autour d'une perspective de libre-échange, contribuent à dynamiser l'intégration économique et commerciale Sud-Sud en Méditerranée". Le Premier ministre a, dans ce cadre, rappelé l'engagement du Maroc dans la coopération Sud-Sud à travers deux exemples, africain et arabe. Ainsi, outre les considérations géographiques et historiques qui lient le Maroc au continent africain, a-t-il relevé, "une forte expression politique de ce rattachement a été, à maintes occasions, soulignée par S.M. le Roi Mohammed VI, qui s'est rendu à cinq reprises en Afrique subsaharienne, visitant pas moins de seize pays". Il a ajouté qu'avant même la Déclaration du Millénaire, le Maroc a, ainsi, choisi de consolider ses liens avec l'Afrique et de s'ériger en trait d'union entre l'Afrique et l'Europe. M. Jettou a, par la suite, mis l'accent sur les initiatives prises par le Maroc en faveur du continent africain "en tant que porte-parole des pays endettés" ou à la présidence du Groupe africain à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et à l'Onu ainsi que du Groupe des 77 plus la Chine. Rabat a également abrité, les 24 et 25 juin 2003, la Conférence extraordinaire des Pays les moins avancés (PMA) et en juillet 2006, la Conférence euro-africaine sur l'immigration, a-t-il encore rappelé. M. Jettou a fait valoir le soutien du Maroc au nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), qui s'est traduit par "son adhésion à la coopération triangulaire au service de l'Afrique subsaharienne, grâce à laquelle le Royaume met son expertise au service de la région dans des domaines aussi stratégiques que les infrastructures, l'irrigation, la formation professionnelle ou la micro-finance". Dans le même ordre d'idées, le Premier ministre a affirmé que "le Maroc œuvre à s'affirmer comme un partenaire fiable du continent, à même d'offrir les atouts de son expérience en matière d'éducation et de formation, de politique sociale, d'encadrement sanitaire et de développement des nouvelles technologiques". L'intérêt croissant que portent les acteurs économiques marocains pour le marché africain a été également mis en exergue notamment à travers l'investissement notamment dans les secteurs bancaires, financier, des transports aérien et maritime, des télécommunications, de la construction et des mines ainsi que dans l'édification de nouvelles infrastructures dans plusieurs pays africains. Quant aux relations économiques maroco-arabes, Driss Jettou les a qualifiées de plus en plus prometteuses, eu égard au volume des investissements arabes au Maroc. Ces flux d'investissements, bien que, selon lui, "plus modestes par rapport à ceux en provenance de l'UE", sont néanmoins en forte progression si l'on en juge par le volume des Investissements directs étrangers (IDE) en provenance des Emirats Arabes Unies, de l'Arabie Saoudite et du Koweït notamment. Il a, ainsi, précisé que le volume des IDE arabes à destination du Maroc a représenté pour la période 1994-2005, près de 15 % du total des flux entrants, destinés essentiellement à la construction, au tourisme et aux hydrocarbures. De même qu'en 2006, nombreuses sont les sociétés arabes, principalement du Golfe, à avoir investi dans le Royaume, principalement dans l'habitat et le tourisme. Les EEAU occupent, dans ce cadre, la première place, comme en atteste les conventions d'investissement signées avec deux grands groupes émiratis, pour un montant de l'ordre de plus de 9 milliards de dollars, a-t-il indiqué. Le Premier ministre a, par ailleurs, souligné que "ces dernières années le Maroc a été un immense chantier, d'abord et avant tout de consolidation de l'Etat de droit et des institutions démocratiques, de l'élargissement de l'espace des libertés publiques, du renforcement de l'égalité homme-femme". De même, le Royaume s'est engagé dans un chantier de réformes économiques et réglementaires qui débouchent aujourd'hui sur un cadre macro-économique et financier assaini dont l'état est salué par les institutions financières multilatérales autant que par des agences de notations mondiales, a-t-il encore fait savoir. Cette dynamique est aujourd'hui d'ores et déjà récompensée, selon lui, "de par l'attrait que le Maroc exerce sur les investissements et qui lui a permis, de se positionner, durant la période 2001-2005, comme le pays le plus performant en termes d'accueil des IDE d'entre les pays du sud de la Méditerranée". M. Jettou a, d'autre part, rappelé que le Maroc a adhéré à la Waipa dès sa création en 1995, en voyant d'emblée dans cette institution l'amorce d'une coopération véritable entre les Agences de Promotion et un cadre de renforcement des politiques et stratégies d'investissement des pays adhérents. Il a réitéré l'engagement du Maroc aux actions menées par la Waipa et émis le souhait de voir "réactivé le Chapitre africain afin que le Royaume soit en mesure d'accompagner plus efficacement la dynamique que connaît le continent". Le Premier ministre a, également, salué la volonté de la Waipa de relancer les discussions pour la mise en place du Chapitre arabe. "Ce Chapitre à l'institution duquel le Maroc avait œuvré à Beyrouth en 1998 et à Rabat en 1999 et en 2003", a-t-il affirmé.