- Mrabbih Rabbou Maalainine : «On n'a pas su exploiter les points positifs du dossier en notre faveur» - Ahmed Salem Latafi : «L'essentiel, c'est de faire passer le principe de l'autonomie de gestion au Sahara» Dans le cadre de ses activités publiques, la section locale du Parti du progrès et du socialisme à Agadir a organisé, samedi dernier, une conférence à laquelle ont pris part Ahmed Salem Latafi, membre du Bureau politique et Mrabbih Rabbou Maalainine, membre du Comité central du parti. Gajmoula Ment Abbi, également membre du BP du PPS, devrait participer à cette rencontre, mais des contraintes familiales de dernière minute ont rendu impossible cette contribution très attendue par un public qualitatif. Après les brèves allocutions de bienvenue du modérateur de la conférence, Driss Lemcherreq, et du premier secrétaire de la section locale, la parole a été donnée à M.R. Maalainine qui, d'emblée, se distingua par son parler franc, en brossant un historique de la question du Sahara durant les trois siècles derniers. Une narration séculaire savamment synthétisée et concrètement illustrée par des événements et les dates les plus marquants. Dans le même ordre d'idées, l'intervenant a mis l'accent sur les péripéties positives que les décideurs marocains, à l'époque, auraient dû exploiter à fond pour mettre fin à ce conflit artificiel, notamment les confrotations de Sidi Bouâthmane, dans les banlieues de Marrrakech, où les citoyens des zones sud venaient, à dos de dromadaires, à la rescousse de leurs compatriotes du centre luttant contre l'occupation coloniale. Tous les documents, avec leurs listes, des martyrs nationaux aussi bien du sud aux confins du Sahara que du reste du pays confirment bien cette symbiose existant dans les annales de cette nation unie et indissociable. C'est bien dommage que la diplomatie marocaine, poursuit l'orateur, n'ait pu mettre à profit toutes les donnes historiques qui ne souffrent d'aucune contestation. Il faut bien dire, souligne-t-il, que l'hégémonie espagnole, à l'instar des puissances colonialistes dans le temps, voulait, à tout prix, ouvrir une brèche dans le sud marocain pour s'introduire au centre. Il était toujours question d'un affront de libération dans ces régions menacées par ces invasions répétées et contre lesquelles il y a toujours eu des répliques farouches. Ce sont bel et bien les conduites oppressives des autorités marocaines, contre les descendants du Sahara lors de nombre de malheureux incidents dans plusieurs régions du pays, et les réactions de haine et d'humiliation, qui se sont installées dans les esprits des citoyens orignaires du Sahara. Ce dont, bien sûr, a profité la junte militaire algérienne pour attiser cette animosité à des fins monopolistes dans la région. Il ne faudrait en aucun cas continuer à traiter ces Marocains, mécontents et repris à pleins bras par les ennemis de la cause marocaine, de «mercenaires» et encore moins à qualifier le mouvement sépratiste de «fantôme». Car ce sont des réalités auxquelles il faudrait faire face avec beaucoup d'atouts matériels et historiques, convaincaints et irréfutables; et Dieu sait que nous en avons énormément afin de faire échouer toute démarche attentatoire à notre intégrité nationale, conclut Mrabbih Rabbou. De son côté, en sa qualité aussi de membre du CORCAS, Ahmed Salem Latafi aborda le volet inhérent à la proposition du Maroc relative à l'autonomie de la gestion dans les provinces du sud. De prime abord, il affirma que c'était là une solution incontournable vu la situation actuelle du dossier, après l'échec des tentatives antérieures marquées par une véritable ruée vers la légitimité et la justesse de nos positions. Notre pays, a-t-il indiqué, devrait présenter un projet fiable et crédible aux Nations Unies pour assurer son approbation. L'essentiel, c'est de faire passer ce principe fondamental après consensus de toutes les constituantes de la nation marocaine autour de l'Institution royale. Les traitements d'ordre technique et organisationnel viendront après, au fur et à mesure. C'est une mission de longue haleine nécessitant des concessions, certes, mais sans pour autant porter atteinte au socle inébranlable qu'est la souveraineté nationale. Le reste dépendra au fil du temps de notre génie créatif et de notre sagesse vigilante, a-t-il conclu.