communistes comme candidate à la présidentielle. La numéro un du PCF a obtenu 81 % des suffrages contre 19 % qui ont souhaité son retrait de la course à l'Elysée. Cette confirmation (elle avait obtenu 96 % des suffrages communistes en novembre et 55 % des collectifs antilibéraux à la mi-décembre) sonne le glas d'une candidature unitaire des collectifs antilibéraux pour 2007. Adjointe (apparentée PCF) à la mairie de Paris, Clémentine Autain qui a été candidate à l'investiture antilibérale affirme qu'elle est «bien en peine de dire si et qui (elle) soutiendrait en 2007». Entretien. Que vous inspire la désignation de Marie-George Buffet par les militants communistes? Je pense que la volonté de maintenir la candidature de la secrétaire nationale du PCF, en dépit des choix des collectifs antilibéraux dans lesquels elle ne fait pas consensus, est un coup dur porté à la dynamique unitaire. Je suis triste et surtout en colère. Je pense à toutes celles et ceux qui paient le prix des politiques libérales et face auxquels nos querelles sont pathétiques. Je pense à la déception des milliers de militants auxquels je veux envoyer un message d'espoir: nous maintiendrons le fil de cette dynamique unitaire. C'est un devoir envers notre peuple. Est-ce un coup fatal porté à ce rassemblement? C'est mal engagé pour une candidature unitaire à la présidentielle en 2007! Mais la fin de partie n'a pas été sifflée. Avec le rassemblement antilibéral, nous avons entrepris un travail de long terme. J'espère que ces derniers mois difficiles ne laisseront pas de traces trop profondes qui empêcheraient la gauche de transformation sociale de se développer dans ce pays. Savoir qui de la LCR et du PCF va passer devant l'autre est sans intérêt. Ce n'est pas comme ça que l'on va changer les conditions d'existence du plus grand nombre. Qu'allez-vous faire personnellement? A ce stade, je suis bien en peine de dire si et qui je soutiendrai en 2007… Je n'imagine en tout cas pas une candidature supplémentaire: ce serait ajouter de la division à la division. Nous voulons une candidature unitaire pour que s'ouvre une autre voie à gauche, capable de s'attaquer au libéralisme – et non de l'accompagner – et de transformer la vie des gens. Il faut allier le meilleur de la tradition du mouvement ouvrier avec les apports des nouveaux mouvements sociaux. Nous avons commencé ce travail. Nous le poursuivrons d'une manière ou d'une autre. Je ne me résoudrai pas à l'alternative entre une droite dure et une gauche molle. Que demandez-vous à Marie-George Buffet? Un ultime sursaut, en faveur du rassemblement. Faire cavalier seul, c'est suicidaire. Pour nous tous mais aussi pour le PCF. Ce raisonnement vaut également pour la LCR. J'ai toujours dit: «Soit on gagne tous, soit on perd tous.» Aujourd'hui, j'ai bien peur qu'on se donne les moyens de perdre tous! Mais je pense que cet échec serait provisoire car il y a dans ce pays une demande et des besoins profonds d'une gauche de transformation sociale. Ce n'est pas la fin de l'histoire.