Selon l'un de ses médecins, Alexandre Litvinenko pourrait avoir été empoisonné avec du thallium radioactif. L'enquête est menée par la direction antiterroriste SO15 de Scotland Yard. « Il a des symptômes concordant avec un empoisonnement au thallium, et aussi des symptômes concordant avec un autre type de poison. Ce n'est donc pas du thallium à 100%, c'est peut-être du thallium radioactif », a déclaré le docteur John Henry, devant l'University College Hospital où l'ex-agent russe Alexandre Litvinenko est en soins intensifs. « Cela ajoute une nouvelle dimension à cette affaire », a-t-il dit, précisant qu'il faudrait « longtemps » avant de dire si son patient est sauvé. L'information reste en effet difficile à confirmer, car le thallium radioactif est un produit rapidement dégradable. Litvinenko toujours sous protection policière, pourrait avoir besoin d'une greffe de moëlle osseuse. Toujours selon ce médecin, il a une chance sur deux de s'en sortir. S'il s'en sort, son rétablissement devrait prendre au moins six mois. Direction antiterroriste de Scotland Yard L'enquête a été confiée à la direction antiterroriste SO15 de Scotland Yard qui a dénoncé une « tentative délibérée d'empoisonnement ». L'enquête cherche à en établir les causes, via des tests toxicologiques, l'interrogatoire de possibles témoins et l'examen des caméras de surveillance. L'homme de 41 ans, ancien colonel du FSB (l'ex-KGB), très critique à l'égard du président russe Vladimir Poutine, enquêtait sur l'assassinat en Russie de la journaliste d'opposition Anna Politkovskaïa. Il a expliqué être tombé malade le 1er novembre après un repas dans un restaurant japonais avec un contact italien, l'universitaire Mario Scaramella, qui aurait eu des informations sur les auteurs. Ses proches ont dénoncé la main de Moscou, une accusation catégoriquement rejetée par les services secrets russes, qui a qualifié ces allégations de « totale absurdité ».