Les prévenus portant un nom islamique sont plus susceptibles d'être condamnés pour drogue que les délinquants portant un nom flamand. C'est ce qu'affirme une étude de la chercheuse Samantha Bielen (29 ans), de l'université de Hasselt en Belgique. Elle a enquêté sur plus de 4 000 dossiers dans les archives des tribunaux de Hasselt, de Tongres et d'Anvers, pour comprendre les facteurs influençant un jugement, rapporte le quotidien belge néerlandophone Het Laatste Nieuws (HLN). Il semble ainsi que le nom de l'accusé joue un rôle. «Les personnes avec un nom à consonance islamique sont quatre à cinq points de pourcentage plus susceptibles d'être condamnées dans les affaires de drogue», affirme-t-elle. «Si vous savez que 12% de ces cas sont acquittés, cela signifie qu'avec un nom islamique, vous avez une troisième chance de plus d'être condamné.» Pour l'étude, «cela ne signifie pas que les juges sont racistes». «Mais ils doivent prendre des décisions avec des informations limitées en peu de temps», argue-t-on. Quant à cette «discrimination statistique», la chercheuse explique que «si les juges supposent que les personnes portant un nom islamique commettent plus de crimes statistiquement, cela est - inconsciemment - déjà inclus dans notre processus de réflexion». Et d'affirmer que «plus un juge est proche d'une mosquée, moins cet effet joue», car «plus les gens entrent en contact avec d'autres cultures, mieux ils peuvent les mettre en perspective». Une enquête sur les délits sexuels montre qu'il existe un lien entre la sanction et le sexe, rappelle HLN. «Les juges sont plus stricts pour leur propre sexe. Les hommes punissent donc les hommes plus sévèrement, les femmes juges jugent plus durement les femmes auteurs.»