Un nouveau protocole de pêche entre le Maroc et l'Union européenne serait salutaire pour l'Espagne. Pour cette raison, les autorités espagnoles se donnent tous les moyens pour l'obtenir. Hier, Mariano Rajoy rencontrait le président de la CE et argumentait sur le bien-fondé de l'échange. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, accélère les négociations avec l'Union européenne pour un nouvel accord de pêche avec le Maroc, rapporte le site espagnol Cotizalia. Cet accord «est très important pour l'intérêt de beaucoup de citoyens espagnols» et il n'y a «aucune raison» que le Parlement le rejette, a-t-il déclaré hier à Bruxelles, au terme d'un entretien avec le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso. Mariano Rajoy a remercié M.Barroso pour tous les efforts consentis pour la mise en oeuvre d'un nouveau protocole. «Il est important que la Commission et le Conseil continuent de travailler et qu'ensuite le Parlement européen l'approuve, car nous ne voyons pas pourquoi le Parlement rejetterait un accord de pêche avec le Maroc, étant donné qu'il a très bien fonctionné», a-t-il ajouté. La position de la CE «Nous sommes pleinement conscients des effets économiques et sociaux négatifs que cette décision a eu sur un nombre important d'entreprises de pêche, en particulier les régions espagnoles comme l'Andalousie et les îles Canaries», indique M Barroso, regrettant la suspension en décembre dernier de l'accord de pêche. Il assure à cet effet que le mandat de négociation proposé par la Commission le 5 janvier dernier «est en cours de négociation entre les gouvernements». En effet, la Commission propose que le futur protocole de pêche soit basé, «d'un point de vue environnemental, sur les surplus des ressources ce qui implique la révision des différentes catégories de navires et des conditions (possibilités) de pêche (nomenclature, quotas)». Elle suggère également l'application du principe de «value for money» afin d'ajuster la contribution financière de l'UE aux possibilités de pêche. En sus, il faudrait, selon la Commission exiger que le Maroc se conforme au droit international, qu'il fasse un rapport sur l'utilisation des fonds pour les populations concernées, dont celles du Sahara occidental. Plusieurs délégations ont proposé des modifications au mandat de la Commission, indique le site européen d'information politique, Europolitique.info. La présidence danoise, par exemple, suggère la suppression de la référence explicite au Sahara occidental des directives de négociations proposées par la France et l'Espagne. Pour rappel, le gouvernement marocain a récemment décidé de donner l'exclusivité des eaux nationales aux pêcheurs autochtones. Une décision qui réjouissait fort bien les professionnels marocains. L'agriculture n'est pas en reste Mariano Rajoy s'est récemment rendu au Maroc. Une visite qui a suscité le mécontentement des agriculteurs espagnols qui considèrent que le protocole entre le Maroc et l'UE leur est «préjudiciable». Même le ministre espagnol de l'Agriculture de la Pêche et de l'Alimentation, Miguel Arias Canete partage cet avis. D'après lui, l'accord est «clairement déséquilibré pour l'Espagne», puisque «les calendriers espagnols sont ceux qui se trouvent plus affectés, ainsi que les contingents accordés, en plus des mécanismes de contrôle de prix d'entrée qui ne sont pas efficaces».Il faut dire que le secteur agricole va mal du fait de la forte concurrence des produits marocains sur le marché européen. Après un entretien avec le Commissaire européen de l'Agriculture en début janvier, Miguel Arias Canete rencontrera son homologue marocain Aziz Akhannouch, le 9 février prochain, rapporte Les Echos. Au cours de cette rencontre, les deux politiques aborderont les questions liées à l'agriculture et la pêche.