Le Maroc est un élément primordial dans les discours des candidats algériens à l'élection présidentielle prévue en décembre. Après les sorties médiatiques d'Abdelmadjid Tebboune et d'Ali Benflis, voilà qu'Abdelkader Bengrina choisit un autre angle pour parler du royaume. Dans une intervention devant la presse de son pays, diffusée hier par la chaîne algérienne Ennahar TV, le chef de file du mouvement Al Bina Al Watani a déterré une vieille accusation du pouvoir algérien à l'égard du Maroc. «Il y a l'exportation systématique (…) de quantités inquiétantes de drogue», commence-t-il son intervention, refusant de reprendre les chiffres avancés par les médias de son pays. «Tous ce que je peux vous dire, c'est qu'elle (l'exportation, ndlr) se chiffre en milliards et non pas en millions de dollars», lance-t-il. «L'exportation de drogue du Maroc, répartie en deux saisons, équivaut presque à la richesse générée par le pétrole algérien.» Abdelkader Bengrina Le candidat d'Al Bina Al Watani évoque aussi d'autres dossiers qu'il compte aborder avec le Maroc, s'il est élu président de la République algérienne, citant à cet égard la circulation des personnes et le dossier des ressources en eau, notamment pour «ceux qui habitent à Tlemcen». Ce n'est pas la première fois qu'un responsable politique algérien attaque le Maroc en l'accusation d'exporter de la drogue en Algérie. Il y a deux ans, Abdelkader Messahel, alors chef de la diplomatie algérienne, avait accusé le royaume de «recycler l'argent du haschisch via ses banques dans le continent», en avançant que les compagnies marocaines opérant en Afrique «ne transportent pas uniquement des voyageurs». Une déclaration qui a valu à Rabat de convoquer le chargé d'affaire algérien à Rabat et de rappeler son ambassadeur à Alger pour «consultation».