Contrairement à août 2018, la MINURSO était la grande absente du débat du 9 septembre 2019 au Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix de l'ONU. Comme prévu, le Conseil de sécurité a examiné dans la nuit du lundi 9 septembre le dossier des opérations de maintien de la paix de l'ONU. La présidence russe a inscrit ce point pour commémorer le premier anniversaire de l'adoption de la «Déclaration d'engagements communs concernant les opérations de maintien de la paix» par l'Assemblée générale, le 21 septembre 2018. Premier constat, et contrairement à ce qui a été avancé par certains médias, la MINURSO a été la grande absente des discours des représentants des Quinze et de Jean-Pierre Lacroix, le secrétaire adjoint chargé des missions des casques bleus. Le représentant de l'Afrique du sud, Jerry Matthews Matjila, n'a pas fait non plus exception. Dans son intervention, il a surtout plaidé pour un «renforcement de la coopération entre le Conseil de sécurité et l'Union africaine». Il a également demandé que les opérations menées sous l'égide de l'UA bénéficient d'un financement «prévisible et durable» de la part de l'ONU, indique un document des Nations unies consulté par Yabiladi. Le ton modéré du représentant des Etats-Unis Pour sa part, l'ambassadeur américain, Jonathan Cohen a surpris en indiquant que «les Etats-Unis reconnaissent le travail courageux accompli par les casques bleus dans les zones de conflit du monde entier. Leur service et leurs sacrifices aident les pays à naviguer du conflit à la paix». Cohen a par ailleurs loué les actions entreprises par le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies. Un ton sensiblement différend de celui adopté, le 29 août 2018 au Conseil de sécurité, par son compatriote Rodney Hunter, coordinateur politique de la mission des Etats-Unis à l'ONU. «Ces missions soutiennent des solutions politiques. Mais en réalité, elles perpétuent un statu quo», avait-il dénoncé. Une position réitérée ensuite par John Bolton en décembre 2018 lors d'une conférence donnée au siège de «Heritage Foundation». «Nous ne soutiendrons plus les missions de maintien de la paix improductives, infructueuses et non responsables», avait-il mis en garde. Il y a une année, Washington avait notamment dans le viseur la MINURSO et la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), en service depuis 1964. Le débat au Conseil de sécurité, du 9 septembre, intervenait alors que le président Donald Trump demandait à son conseiller à la sécurité, John Bolton l'artisan de la politique de la main dure avec les missions de l'ONU, de lui présenter sa démission.