Le nouvel exécutif européen commence à émerger. Les nominations de l'Espagnol Josep Borrell aux commandes de la diplomatie et de la Française Christine Lagarde à la tête de la Banque centrale européenne, devraient réjouïr le Maroc. Après deux jours de retard ponctués par de rudes négociations, les leaders européens sont finalement parvenus, mardi 2 juillet, à un compromis sur la répartition des postes clés au sein du prochain exécutif de l'UE. Premier constat, l'Europe de l'Ouest a raflé la mise. Angela Merkel et Emmanuel Macron ont réussi à imposer leurs ressortissants : à la tête de la Commission européenne c'est l'Allemande Ursula von der Leyen, actuelle ministre de la Défense, et pour la Banque centrale européenne (BCE) on retrouve la Française Christine Lagarde. L'Espagne du socialiste Pedro Sanchez effectue également son grand come-back dans l'état-major de l'UE. Le chef de la diplomatie, Josep Borrell, succède à l'Italienne Federica Mogherini Haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité. Il renoue ainsi avec une tradition espagnole pour ce poste, avec les mandats de Manuel Marin du PSOE (janvier 1995 à mars 1999) et avant lui Abel Matutes du PP (1985-1994). Le maroquin du président du Conseil de l'Europe est tombé dans l'escarcelle du Premier ministre belge Charles Michel, un autre libéral proche du groupe du chef de l'Etat français. L'élection probable du Bulgare Sergeï Stanichev à la tête du Parlement européen, devraient consoler les pays de l'Est. Des proches du Maroc récompensés Pour Rabat, la désignation de Josep Borrell aux commandes de la diplomatie européenne pour les cinq années à venir, est un bon point. En effet, le Catalan connait parfaitement le cahier revendicatif du Maroc, notamment sur la question du Sahara occidental et la coopération migratoire. D'ailleurs, il était le seul ministre de l'UE à prendre part aux côtés de Nasser Bourita à la retraite des experts marocains et européens portant sur l'avenir des relations entre les deux parties, organisée le 3 juin dernier à Rabat. Moins stratégique pour le Maroc, la nomination de Christine Lagarde à la présidence de la BCE constitue également une bonne nouvelle. Cette ancienne ministre sous les présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, et actuelle présidente du FMI connait parfaitement les attentes financières et politiques du Maroc dans son partenariat avec l'UE. Le royaume attend avec impatience de connaitre la liste finale des commissaires de la CE. Une attention particulière sera portée sur celui ou celle qui héritera du poste de Commissaire aux Affaires économiques et monétaire à la Fiscalité, portefeuille détenu depuis le 1er novembre 2014 par Pierre Moscovici. Le Français avait joué un rôle déterminant dans le processus de négociations ayant permis de dépasser les deux verdicts de la CJUE sur les accords agricole et de la pêche conclus entre le Maroc et l'UE. Le Parlement européen doit se réunir pour valider les quatre nominations décidées par les chefs d'Etats européens.