Aussi loin qu'il s'en souvienne, Abdelhak Khanboubi a toujours été fasciné par l'argile. Connu de tous sous le nom d'Aniba, il pratique la poterie depuis l'âge de onze ans. Ses mains glissent en douceur, sans le moindre effort, sur l'argile et créent toutes les formes et les motifs que lui souffle son imagination débordante. Certains jours, son petit atelier de la ville de Safi fait quelques profits. D'autres jours, la clientèle se fera plus rare… Mais pour rien au monde, il n'échangerait sa vie. «Je ne peux pas me contrôler. Ce métier coule dans mes veines !» Âgé de plus de 70 ans, il demeure l'un des rares artisans de sa région à concevoir des moulages sur-mesure. Il a reçu des formations au niveau national et international, ainsi qu'une reconnaissance de la part de l'Unesco. Ses dessins sur poterie sont également salués pour leur contribution à la préservation de l'artisanat marocain. Cependant, cet artisan reste malheureusement méconnu du grand public. Les derniers artisans, par Marocopedia Marocopedia, plateforme de digitalisation du patrimoine culturel, met à l'honneur trois métiers de l'artisanat en publiant une série de documentaires intitulée «The last craftsmen » : les derniers artisans - en partenariat avec NET-MED Youth, un projet de l'Unesco et l'union Européenne. En faisant la part belle à de rares métiers de l'artisanat sinistrés par la mondialisation, Marocopedia souhaite lancer un appel pour la préservation du savoir-faire et professions en voie de disparition et sensibiliser le jeune public sur ces spécificités menacées d'extinction. «Notre objectif avec le projet 'The last craftsmen' est double. Premièrement, documenter et numériser certains aspects du patrimoine culturel Marocain en perdition ; et dans un second temps, utiliser ces vidéos pour susciter l'engagement des plus jeunes en leur permettant d'implanter à nouveau ou repenser ces métiers dans les villes où ils ont disparu», expliquent les responsables de Marocopedia.