Une quarantaine de pays africains sont attendus ce lundi à Marrakech pour prendre part à une Conférence ministérielle sur l'appui de l'Union africaine au processus onusien sur le Sahara occidental. Pour le Maroc, l'objectif est de «rassembler et d'unir autour du respect de l'esprit et de la lettre de la décision» prise lors du 31e Sommet de l'UA de Nouakchott. Le Maroc accueille, ce lundi à Marrakech, une Conférence ministérielle africaine sur l'appui de l'Union africaine au processus onusien sur le différend du Sahara occidental. Une quarantaine de pays africains devront répondre présents. La conférence ministérielle de Marrakech «sera l'occasion de réaffirmer le consensus africain autour de la décision n° 693 (prise lors du Sommet de Nouakchott) et de témoigner activement de l'appui africain au processus politique en cours dans le cadre des Nations Unies», conformément à la résolution 2440 du Conseil de Sécurité, indique la diplomatie marocaine. L'objectif, à travers cette réunion de haut niveau, est de «confronter l'esprit de la lettre de décision 693 de la Conférence de l'UA et de réaffirmer l'attachement de l'Union africaine au processus onusien». Pour le royaume, «cet attachement ressort de la décision» prise lors du Sommet de Nouakchott et qui «exprime un choix éclairé des chefs d'Etats et de gouvernement, soucieux de prévenir les clivages et les divisions parmi les pays africains frères et de la ressembler autour des efforts des Nations unies». «L'objectif du Royaume du Maroc est de rassembler et d'unir autour du respect de l'esprit et de la lettre de la décision de Nouakchott, en évitant la cristallisation de divisions internes pouvant compromettre la résolution du conflit régional et nuire à la stabilité, la cohésion et l'efficacité de l'organisation.» La diplomatie marocaine Mettre en avant l'avancée décisive du Sommet de Nouakchott La Conférence ministérielle de Marrakech puise ses origines dans la décision prise par l'UA lors du 31e session ordinaire de la Conférence de l'UA, tenue les 1er et le 2 juillet 2018 à Nouakchott. Un sommet ayant établi un mécanisme africain comprenant la Troïka de l'Union africaine afin d'«apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations unies». D'ailleurs, conformément à cette décision, le 32e Sommet de l'Union africaine s'est achevé lundi 11 février à Addis-Abeba n'a pas abordé la question du Sahara occidental. Il a été précédé par une lettre, adressée le 8 février dernier aux ambassadeurs et représentants permanents des pays africains à l'UA par le conseiller juridique de l'UA et ambassadeur représentant permanant du Nigéria. Un document dans lequel Bankole Adeoye a rappelé l'interdiction d'«aborder, de citer ou de faire référence à la situation du Sahara occidental sous aucune manière et aucune forme», notamment par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA. Mais, lors d'une réunion du Parlement panafricain tenue début mars à Midrand (près de Johannesburg, Afrique du Sud), la question n'a pas échappé aux représentants de l'Algérie et du Front Polisario. D'ailleurs, Smail Chergui, commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité s'est exprimé sur la situation des «réfugiés à Tindouf», provoquant l'ire de la délégation de parlementaires marocains ayant pris part à ladite réunion. Pour le Maroc, «malgré l'avancée décisive qui installe un climat de sérénité» au sein de l'organisation panafricaine, «certaines actions cherchent un objectif contraire à l'esprit de la lettre de la décision 693». D'où l'organisation de la Conférence ministérielle de Marrakech. Notons également que cette rencontre est concomitante de la conférence de solidarité avec le Front Polisario, co-organisée à partir de ce lundi par l'Afrique du Sud et la Namibie, en marge d'une session de la Communauté de développement d'Afrique australe (Southern African Development Community, SADC), accueillie par le pays de Cyril Ramaphosa. Article modifié le 2019/03/25 à 13h18