A l'approche des élections de mi-mandat à la Chambre des représentants, l'Union constitutionnelle évoque l'éventualité d'un divorce avec le RNI. Les deux partis sont en union depuis octobre 2016, ce qui leur a notamment permis d'intégrer, tous les deux, la coalition gouvernementale. Annoncée depuis octobre 2016, au lendemain des élections législatives, l'union entre le Rassemblement national des indépendants (RNI) et l'Union constitutionnelle (UC) semble aussi être affectée, tout comme la majorité gouvernementale de Saâdeddine El Othmani. Cette semaine, dans des déclarations médiatiques, le porte-parole du Parti du Cheval, Hassan Abyaba n'a pas mâché ses mots, évoquant publiquement l'éventualité d'un divorce entre son parti et la Colombe d'Aziz Akhannouch. Contacté par Yabiladi ce mardi, le militant de l'Union constitutionnelle persiste et signe. «Nous nous apprêtons à tenir notre conseil national pour la préparation du prochain congrès national, qui procédera aussi à l'évaluation de notre relation avec le RNI», nous déclare-t-il. Pour lui, «il est désormais possible de revoir cette union, puisque le groupe du rassemblement constitutionnel ne pouvait être divisé avant la mi-mandat». En effet, la Chambre des représentants doit réélire, à partir d'avril prochain, son président, son bureau ainsi que les présidents des groupes parlementaires conformément à l'article 62 de la Constitution de 2011. Une date qui offre au parti du Cheval l'opportunité de tâter le terrain. Mais il semble que le parti de Mohamed Sajid ait franchi une nouvelle étape. Ainsi, Hassan Abyaba ne manque pas de relayer au grand jour les divergences entre les deux formations politiques tout au long de ce demi mandat. Les députés de l'UC, «premières victimes de l'union» «Ce que nous croyons, c'est que les institutions doivent décider. Or nous avons été confrontés à des problèmes et les résultats ont été jusque là négatifs», confie le militant de l'UC. Celui-ci annonce que «le Comité central du parti se réunira avant le Conseil national avec comme ordre du jour l'évaluation de cette union, et donnera son dernier mot». «Notre groupe parlementaire est impacté par cette union. Les chances sont inégales en plus du manque de respect de la part des parlementaires du RNI. Cela a été dit à maintes reprises: les frères du RNI ne militent que pour leur propre intérêt.» Le porte-parole de l'Union constitutionnelle Hassan Abyaba estime que le RNI, avec ses 37 sièges à la Chambre des représentants, «ne pouvait faire aucune initiative politique». «Avec les 56 sièges de l'UC, ils ont pu mener les négociations pour former une coalition gouvernementale, mais notre parti n'a rien gagné». Notre interlocuteur affirme aussi que le divorce avec le RNI ne signifiera pas que son parti pourra quitter la coalition. «Nous continuerons, dans ce cas, à coordonner avec le RNI et nous formerons un groupement parlementaire», explique-t-il. Le responsable, évoquant la date du Conseil national de l'UC prévu le 30 mars prochain, note au passage que «cela laissera le temps» aux partisans d'Aziz Akhannouch et ceux de Mohamed Sajid. Une déclaration qui confirme que la sortie médiatique du porte-parole du parti du Cheval ressemble plus à un appel au pied à destination de la Colombe.