L'immigration irrégulière a été au centre de la visite d'Etat du roi Felipe VI au Maroc. Sur la même longueur d'onde que le Premier ministre Pedro Sánchez, le monarque a demandé aux autorités marocaines d'«aller de l'avant» dans la lutte contre les mafias. Jeudi 14 février à la Bibliothèque nationale, à Rabat, à l'occasion d'un discours prononcé devant des représentants de la communauté espagnole installée au Maroc, le roi Felipe VI a salué la coopération «précieuse» et «efficace» entre Rabat et Madrid dans la lutte contre l'immigration illégale. La veille, des «sources diplomatiques» ont confié à El País que le monarque a remercié le roi Mohammed VI pour l'«effort consenti par son pays pour contrôler les frontières, mais il lui a demandé de renforcer la collaboration afin de freiner l'arrivée de migrants irréguliers en Espagne». Les autorités espagnoles ont demandé à leurs homologues marocains d'«aller de l'avant» dans la coopération bilatérale pour faire face à ce problème, d'après le quotidien espagnol, qui rappelle également que le Maroc déploie 13 000 membres de ses forces de sécurité pour sécuriser les frontières avec l'Espagne. Sur la même longueur d'onde que Pedro Sánchez La question a été au centre du discours de Felipe VI, hier au siège du ministère des Affaires étrangères, lors de la réunion du Conseil économique Maroc-Espagne. Il a saisi cette opportunité pour lancer un nouvel appel aux deux gouvernements à «continuer le renforcement» de leur coopération en matière de «gestion migratoire» pour faire face aux «souffrances et au drame des vies humaines perdues à cause des mafias qui trafiquent avec des êtres humains», a-t-il déploré. Felipe VI a précisé que la coopération maroco-espagnole dans ce domaine est «reconnue par les partenaires et les voisins» régionaux. En mettant l'accent sur ce sujet, Felipe VI reste fidèle à la ligne suivie par l'exécutif. Lors de sa visite au Maroc en novembre dernier, le Premier ministre Pedro Sánchez avait proposé aux autorités marocaines de réduire en 2019 le nombre d'immigrés irréguliers qui arrivent en Espagne, et ce, afin d'«envoyer un fort message aux mafias». En cas d'échec des deux Etats à relever ce défi, «ce seront nos enfants qui mourront dans le Détroit», avait-il mis en garde.