Trois jours après la découverte des corps de Louisa et de Maren, deux alpinistes scandinaves, près d'Imlil, des associations féministes soulignent l'impératif d'éradiquer les sources profondes des idées encourageant le terrorisme, ainsi que la protection des femmes dans les espaces publics. Cinq associations féministes ont réagi, jeudi, au meurtre ayant visé deux touristes scandinaves à Imlil et faisant l'objet d'une enquête antiterroriste. Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, ces organisations «[dénoncent] vigoureusement un crime crapuleux qui légalise la violation du caractère sacré de la vie et des droits humains, ainsi que de l'inviolabilité des corps». «Cet acte terroriste» est commis «en contradiction avec tous les instruments universels, les lois et les conventions communes à l'humanité et à toutes les cultures, les civilisations et les religions», indiquent les associations. Celles-ci présentent également leurs condoléances aux familles des victimes, en exprimant leur compassion avec elles, ainsi qu'avec les peuples et les gouvernements norvégien et danois. Le document est signé par l'Union de l'action féministe (UAF), l'Association marocaine de lutte contre la violence à l'égard des femmes (AMVEF), le Forum des femmes marocaines Joussour, la Fédération des ligues des droits des femmes (FLDF) et la Coalition civile pour l'application de l'article 19 de la Constitution. Les femmes restent les plus visées par la violence Ces associations saisissent l'occasion pour appeler le gouvernement et les institutions concernées à prendre leurs responsabilités dans la protection des femmes. A cet effet, elles insistent sur le fait que les pouvoirs publics doivent veiller sur les conditions nécessaires pour sécuriser l'accessibilité des femmes dans les espaces publics et les protéger des violences dans les sphères privées, considérant qu'«elles sont les plus vulnérables face aux différentes formes de discrimination et de violence, notamment les discours ciblés et les actes d'extrémisme». Les signataires lancent ainsi un appel à l'exécutif pour «s'attaquer aux causes profondes du terrorisme et de l'extrémisme répandus via l'ignorance», notamment dans le milieu scolaire, social, mais aussi dans les contenus médiatiques. Dans ce sens, elles insistent sur la protection des acquis de la Constitution et les garanties des droits des personnes universellement reconnus et soulignent que la société civile doit «unir ses forces» pour continuer «l'édification de la démocratie» au Maroc. Cette réaction est intervenue trois jours après la découverte des corps d'une ressortissante norvégienne, Maren, et d'une autre danoise, Louisa, dans leur tente près d'Imlil. Les deux jeunes femmes se préparaient à un tournoi d'alpinisme, avant d'être retrouvées égorgées. Depuis, quatre individus ont été arrêtés pour leur implication présumée, ainsi que pour leur affiliation à Daesh.