La Russie n'entend pas laisser les Etats-Unis jouer le premier rôle dans la relance du processus des pourparlers sur le Sahara occidental. Son ambassadeur au Maroc est intervenu pour rappeler certaines vérités et adresser des messages à qui de droit. Une semaine après la «table ronde» de Genève, Moscou croit le moment propice pour réitérer sa position sur le différend du Sahara occidental. Une mission confiée à son ambassadeur au Maroc, Chofaiev Valerian Vladimirovitch, nommé à ce poste le 25 avril dernier. «Cette question doit être résolue sous l'égide des Nations unies, surtout qu'il y a un Conseil (de sécurité) habilité à traiter ces questions et qu'il y a des résolutions à ce propos», a-t-il précisé ce mercredi 12 décembre dans des déclarations à l'agence de presse Sputnik. Le diplomate s'est félicité que son pays entretient des «relations normales avec toutes les parties au conflit. Nous avons des contacts avec le Polisario, avec le Maroc, avec l'Algérie et la Mauritanie». Et d'ajouter que la Russie aborde ce dossier à l'ONU par «un dialogue avec le Groupe d'amitié (du Sahara occidental) qui réunit 12 Etats». Des messages à qui de droit L'ambassadeur Vladimirovitch a, par ailleurs, présenté son pays comme un champion de la non-ingérence dans les affaires internes des autres. «La solution doit émaner des concernés. De notre coté, nous sommes disposés à reconnaitre toute décision ayant eu l'aval des parties». Ses déclarations interviennent seulement une semaine après la tenue de la «table ronde» de Genève. Le diplomate a veillé à contenter tous les acteurs ayant pris part à ce rendez-vous. A l'adresse du royaume, il a mis l'accent sur le leadership de l'ONU à régler la question du Sahara et intégré l'Algérie en tant que «partie» du conflit et non pas en sa qualité d' «observateur». Et en direction du Polisario, il a rappelé les contacts traditionnels avec les dirigeants du Front. Moscou est d'ailleurs une étape incontournable dans les tournées effectuées par M'Hamed Khaddad, reçu par le représentant spécial du président russe pour le Proche-Orient et l'Afrique, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov. En témoigne sa dernière visite effectuée début octobre. Des égards dont le représentant du Polisario ne bénéficie pas dans les autres grands pays. Sur le Sahara, la Russie de Poutine adopte une position qui s'affranchie des aléas de la Guerre froide. Elle défend plutôt le maintien d'un certain équilibre entre les parties. Pour rappel en 2013, Moscou avait soutenu le Maroc dans son combat contre le projet de l'administration Obama visant à élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara.